C’est peut-être le début d’une gigantesque bataille entre deux partenaires historiques : Microsoft et Intel. Il y a quelques jours au Computex, Qualcomm et Microsoft faisaient la démonstration de PC Windows 10 équipés non pas d’une puce x86, mais d’un processeur Snapdragon 835. Des “PC cellulaires” qui promettent d’être plus fins, plus endurants et de disposer d’une connexion 4G permanente. Mais ces PC de nouvelle génération assurent aussi une compatibilité avec les programmes x86 grâce à un émulateur implanté dans Windows 10.
Une annonce qu’Intel a vécu avec beaucoup de réticence: perdre sa situation de quasi-monopole sur le marché de l’ordinateur pourrait bien mettre le géant des microprocesseurs dans une très mauvaise posture. Alors, Intel prévient : il ne laissera pas ses concurrents émuler son architecture aussi facilement.
Des milliers de brevets
Dans un billet de blog dédié aux 40 ans de son tout premier microprocesseur x86, Intel rappelle être en possession de milliers de brevets lui garantissant la propriété intellectuelle de toute technologie liée à ces processeurs. L’entreprise indique avoir renforcé ses brevets à de nombreuses reprises ces dernières années en réponse à certaines tentatives de violation.
Sans nommer Microsoft ou Qualcomm, les auteurs du billet déclarent : « Il nous a été rapporté que certaines entreprises essaient d’émuler notre jeu d’instructions x86 sans notre autorisation » avant d’ajouter qu’« Intel restera vigilant pour protéger ses innovations et ses investissements ».
Vers un combat de titans ?
A la Build 2017, Microsoft était pourtant fier de présenter une démo de Windows 10 sur processeur ARM. Et se vantait de montrer comment le célèbre logiciel de compression 7-Zip fonctionnait à la perfection sur un “PC Cellulaire”. Dans les faits, un Windows 10 sous Snapdragon 835 sera donc capable de faire tourner logiciels x86 32 bit, ARM64 et UWP issus du Windows Store sans problème et dans une transparence totale.
Intel, qui a déjà raté le virage du mobile -justement au profit de l’architecture ARM- est donc sur la défensive. Et l’entreprise américaine veut clairement faire savoir à travers ce billet qu’elle attaquera ceux qui oseront marcher sur ses plates-bandes en violant sa propriété. Autrement dit : libre à Microsoft, Qualcomm ou leurs partenaires fabricants de jouer avec le feu, mais si le moindre des brevets d’Intel est violé par leurs technologies, Intel pourrait bien les assigner en justice.
Interrogés par The Register, Qualcomm fait savoir que les menaces d’Intel n’y changeront rien : les premiers PC équipés de Snapdragon 835 arriveront cette année.
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