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Face à face: Essaimé et Essaimeur

L’essaimé Pierre Haren, président d’Ilog Du ministère de la mer au Nasdaq, l’histoire de Pierre Haren est une success story qui n’aurait peut-être jamais vue le…

L’essaimé Pierre Haren, président d’Ilog

Du ministère de la mer au Nasdaq, l’histoire de Pierre Haren est une success story qui n’aurait peut-être jamais vue le jour sans l’Inria. Ingénieur des Ponts, l’homme découvre au MIT les premières recherches en intelligence artificielle. Séduit, et quelque peu lassé de son ministère, il postule pour un poste de chef de projet dans le centre de Sophia-Antipolis de l’Inria. “ Et là, j’ai vécu le drame du chercheur qui trouve
“, avoue l’homme avec un brin d’humour.Après quatre ans de recherche, il choisit de créer sa société, Ilog, pour pouvoir continuer à développer son produit. “ C’est un petit peu comme dans le Petit Prince, on devient responsable des gens qu’on a apprivoisés, explique-t-il. Les sociétés qui avaient utilisé notre produit voulaient un soutien industriel au-delà de notre recherche. “L’Inria a financé sa société à hauteur de 875 000 francs. Aujourd’hui, sa société emploie 560 salariés, dont une petite quinzaine d’ex-chercheurs de l’institut. Et Pierre Haren reconnaît encore et toujours l’importance de l’Inria dans son succès : ” L’Inria est à mi-chemin entre l’Amérique et la France, c’est une méritocratie où tout est fait pour que le projet scientifique réussisse et non pas pour que les chefs brillent “. Alors que sa société est cotée sur le Nouveau marché et au Nasdaq, le chercheur a rendu la pareille à l’Inria, ses ingénieurs donnent des cours, et lui participe activement à l’association des essaimés de l’institut.

L’essaimeur Bernard Larrouturou, président de l’Inria

Plus de 2 000 emplois créés depuis 15 ans. Grâce à sa politique d’essaimage, l’Inria a donné naissance à plus de 50 sociétés. Et depuis 1997, l’institut a enfoncé le clou. Elle a créé un incubateur (Inria-Transfert) qui permet à ses salariés-PDG en puissance de disposer de structures d’aide en terme juridiques, financiers et matériels. Un fonds d’investissement complète le tableau : c’est Isource, qui investit notamment dans les essaimés de l’institut de recherche.” Il nous semblait important de met-tre en place de nouveaux outils, mais il était très difficile de le faire sur le budget de l’Inria “, explique Bernard Larrouturou. En tant qu’actionnaire l’Inria mettait plus de bâtons dans les roues de ses start-up qu’autre chose. Son statut lui impose des arrêtés ministériels pour modifier son engagement capitalistique.Ce qui différencie peut être l’institut des autres essaimeurs français, c’est sûrement son suivi de ses jeunes pousses essaimées : ” Nous essayons de faire un point avec eux au moins une fois par an “, précise Bernard Larrouturou. Dans cette démarche, un ” club des start-up ” a été créé et se réunit deux fois par an. Mais au-delà de cet aspect, des personnes de l’Inria occupent des sièges d’administrateurs ou de conseillers au sein des start-up essaimées. Et il arrive que l’Inria et ses start-up participent ensemble à des appels d’offres ou que linstitut devienne un client de ses essaimés.

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Alain Steinmann