Envoyer une vidéo sur Internet, la transférer à un ami, lui associer des mots-clés, poster un commentaire… De YouTube à Dailymotion en passant par Kewego, Wat ou Wideo, le concept du partage de vidéos sur le Web est quasi-immuable.
Eyeka, qui a ouvert en version bêta publique au début du mois, n’échappe pas à la règle.Mais ses fondateurs, Franck Perrier et Gilles Babinet, misent sur une autre façon de se distinguer. Eyeka se place, en effet, sur un créneau semi-professionnel et ne s’adresse pas aux utilisateurs lambda. Pas de photos de vacances, de
délires entre copains au fond du jardin, de karaoké en chambre ou d’extraits tremblants de concerts filmés au téléphone mobile.‘ Nous proposons du contenu “éditorialisé” et du contenu d’auteurs, explique Franck Perrier. Notre constat de départ, c’est que quand vous êtes jeune et talentueux, il reste
difficile de faire distribuer vos créations vidéo.
Le milieu de la télévision est complètement fermé et les agences photo sont en grande difficulté. ‘ Du coup, Eyeka propose à ces mêmes créateurs de leur
servir de vitrine.La plate-forme se veut l’intermédiaire entre les auteurs et les médias, traditionnels, Web et mobile, susceptibles de reprendre des contenus. eyeka et l’auteur sont liés par un contrat qui prévoit la protection des droits et un partage
des revenus. La mise en ligne est gratuite mais si une photo ou une vidéo est demandée par un média souhaitant la diffuser, l’auteur est rémunéré au prix du marché par le diffuseur et le partage se fait à 50-50 entre lui et le site. Le contrat avec
la plate-forme n’est pas exclusif.
Coffre-fort virtuel
C’est Eyeka qui se charge de rendre la vidéo ou la photo prête à l’emploi quel que soit le support de diffusion. ‘ Nous gardons l’original, stocké dans un coffre-fort virtuel, puis nous faisons des
copies.
On la duplique en dix formats différents, pour que le document puisse aller sur divers médias : télévision, mobile, Internet… ‘Eyeka cultive une autre particularité. Etre spécialisé dans l’entertainment : musique, voyage, people, humour… Autrement dit, pas de reportages d’actualité, de documentaires, de
témoignages sur un événement, de contenus destinés à la publicité.
Exemple, en ce moment, avec la série World of Electors. L’auteur, Alex Chan, a réalisé de véritables interviews de citoyens lambda et les fait s’exprimer sur
la politique et l’élection présidentielle. Mais cette bande-son est plaquée sur des personnages et des décors, parfois farfelus, virtuels, entièrement développés par ordinateur. Les quinze épisodes sont diffusés depuis le 10 avril et jusqu’au
6 mai prochain, date du deuxième tour de la présidentielle, sur le service de VOD de Club Internet, sur le site Web du quotidien 20 Minutes et sur la chaîne de la TNT NT1.Dans ces conditions, Eyeka est obligé de modérer les contenus qui lui parviennent. Rien n’est mis en ligne sur le site sans avoir été visionné. ‘ Le taux de refus se monte à 20 % pour les photos et un peu
plus pour les vidéos ‘, évalue Franck Perrier.
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