Contrairement à ses concurrents Orange et Bouygues Telecom qui se battent pour avoir le leadership en France en matière de 5G, SFR* préfère miser sur la montée en gamme de sa 4G. Une stratégie intéressante, étant donné que le déploiement de la 5G devrait s’étaler de 2020 à 2030.
Le Directeur Général de SFR Michel Paulin a affirmé lors d’une conférence de presse ce jour que plus de 90% de la population serait couverte en 4G d’ici la fin de l’année. Il a aussi annoncé déployer de la 4G dans les zones blanches l’année prochaine. Premier en nombre d’antennes activées et en ouverture de sites actuellement, l’opérateur veut aussi développer ce qu’il appelle de la 4G+, un nom marketing pour désigner la LTE Advanced.
En agrégeant trois bandes de fréquence, SFR est capable aujourd’hui d’atteindre jusqu’à 300 Mbit/s de débit mobile dans 221 villes et 14 agglomérations en France. Il en vise 32 pour la fin de l’année. « Avec 300 Mbit/s, vous pouvez télécharger 10 épisodes d’une série de 10 Go en seulement 4’30 », s’enorgueillit Michel Paulin.
L’opérateur compte passer à 500 Mbit/s à partir de 2018 avec quatre porteuses, puis 1 Gbit/s en 2020 avec cinq porteuses. Un programme ambitieux, sans compter que pour en bénéficier, il faudra que les abonnés soient équipés de smartphones compatibles qui ne sont pas encore sortis.
Une nouvelle expérimentation 5G en France
SFR* est parti plus tard que ses concurrents sur le terrain de la 5G mais vient de battre ce 12 mai le record de vitesse de téléchargement lors d’une expérimentation ouverte à la presse avec l’aide de l’équipementier Huawei. Il a dépassé les 70 Gbit/s en station de base contre 25 Gbit/s pour Bouygues Telecom au mois de mars et 15 pour Orange en janvier dernier.
Voir notre Facebook Live sur la démonstration :
L’astuce de SFR pour doper le débit 5G
« Nous avons utilisé une fréquence élevée et un canal large », nous explique François Vincent, le directeur technique mobile de SFR. Les transmissions de données ont été réalisées sur une bande de fréquence millimétrique autour de 70 GHz et avec une largeur de spectre de 2 GHz.
Seul problème : la bande de 70 GHz ne sera pas utilisée dans le cadre de la 5G en France et un canal de 2 GHz, c’est énorme et impossible à retrouver sur le terrain. Pour comparaison, Bouygues Telecom n’avait utilisé que 800 MHz de largeur de spectre lors de son test. Le débit de ce test a donc été réalisé dans des conditions très éloignées de ce que le grand public connaîtra.
Rappelons que le matériel utilisé était expérimental, que l’émetteur et le récepteur n’étaient distants que de quelques mètres avec seulement deux terminaux connectés qui ont atteint chacun des débits de 35 Gbit/s. Des conditions idéales qui ne seront là encore pas celles des futurs utilisateurs. « Les abonnés atteindront probablement un débit de 5 à 10 Gbit/s », nous confirme encore François Vincent. Si SFR a clairement mis en avant son partenariat avec l’équipementier Huawei, il annonce travailler à également sur le sujet avec Nokia.
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