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Expérimentation 5G : Bouygues Telecom dépasse les 25 Gbit/s !

Après le premier test réalisé par Orange en janvier dernier, l’opérateur a réalisé sa propre expérimentation du futur standard de téléphonie mobile avec des résultats encore plus impressionnants. Explications.

Mieux qu’Orange. Pour son premier essai officiel en 5G, Bouygues Telecom a atteint 25,2 Gbit/s de vitesse de téléchargement ce jeudi 16 mars, contre 15 Gbit/s pour l’opérateur historique le 26 janvier dernier. Une expérimentation qui a eu lieu dans les locaux du Technopôle de Bouygues Telecom à Meudon avec la collaboration de l’équipementier Ericsson. « Nous voulons être l’initiateur et le référent de la 5G », a déclaré avec ambition Yves Legrand, le directeur général adjoint des Opérations Techniques de Bouygues Telecom. 25,2 Gbit/s, c’est bien plus que les spécifications techniques définies il y a quelques semaines par l’ITU qui pilote le processus de standardisation de la 5G. L’institution propose en effet d’imposer un débit minimal de 20 Gbit/s aux futures stations de base 5G.

Voir notre live vidéo lors de la démonstration :

Le résultat de ce test apparait d’autant plus intéressants que ses conditions étaient plus contraignantes que celles d’Orange. L’émetteur n’était pas confiné dans une chambre anéchoïque et deux terminaux au lieu d’un étaient connectés à la station de base. Ils ont chacun dépassé les 12 Gbit/s en download avec une latence de l’ordre de 3 ms. Résultat, on pouvait admirer la diffusion sans accro de deux flux vidéo 4K simultanés en streaming sur des écrans de télévision. « Sachant qu’il faut disposer de 20 Mbit/s pour lire de la 4K, on peut imaginer pouvoir distribuer 1000 flux 4K simultanés à partir de 20 Gbit/s », promet Eric Hatton, le directeur du compte Bouygues Telecom chez Ericsson. Une prouesse permise par la technique de traitement de signal appelée beam tracking. Elle permet de focaliser la puissance des ondes radio vers les terminaux, au lieu d’arroser tout l’espace environnant, et ce, même lorsque les possesseurs de smartphones sont en mouvement.

AC – Légende : Le smartphone était simulé par un terminal encore au stade de prototype massif.

Les conditions de ce test restent malgré tout privilégiées par rapport à ce que les utilisateurs rencontreront plus tard sur le terrain. Emetteurs et terminaux, encore au stade de prototypes massifs, n’étaient distants que de quelques mètres. « Le module radio comporte 512 antennes et les récepteurs 4. Le tout avec une fréquence supérieure à 6 GHz et une largeur de spectre de 800 MHz », nous a précisé Eric Hatton. Cela correspond aux fameuses ondes millimétriques, des fréquences hautes qui ne seront pas précisément déterminées avant la Conférence des radiocommunications de 2019. L’expérimentation de Bouygues Telecom permet cependant de se faire une idée plus précise de l’expérience dont pourra profiter le grand public.

AC – Les blocs radio 5G, eux aussi au stade de prototype.

L’utilisateur final devrait atteindre au moins les 1 Gbit/s

Deux cas de figure se profilent. Le premier reposera sur la bande de fréquence 3,5 GHz et devrait faire l’objet d’une couverture nationale. « Avec une largeur de spectre de 100 MHz, on peut tabler sur un download à 1 Gbit/s par utilisateur », nous a confié Jean-Paul Arzel, le directeur réseau de Bouygues Telecom. Le second cas s’appuiera sur les fameuses ondes millimétriques qui se situent au-delà de 6 GHz. La largeur de spectre disponible de ces bandes de fréquence sera moins importante mais les cellules seront plus petites et plus nombreuses avec des résultats supérieurs. Elles ne feront l’objet d’une couverture que dans les environnements urbains et denses, car leur portée est limitée. « On attend avec elles un débit descendant de 10 Gbit/s », avance encore Jean-Paul Arzel. Pour obtenir le débit montant, il faut diviser par deux.

Voilà de quoi nous rassurer après la lecture du document de l’IUT qui prévoit d’imposer seulement un débit minimal de 100 Mbit/s par utilisateur pour la 5G. Pour autant, les dirigeants de Bouygues Telecom se sont montrés extrêmement prudents quant aux délais d’arrivée de la 5G. « On en a encore pour longtemps avec la 4G », a nuancé Yves Legrand. « Le déploiement devrait s’étaler de 2020 à 2030 et on ne peut pas dire aujourd’hui avec certitude que la 5G concernera la totalité du territoire », a-t-il prévenu.

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Amélie CHARNAY