Le torchon brûle entre les hôteliers et le site de réservation en ligne Expedia. Le syndicat de la profession (Synhorcat) a assigné en justice la société américaine ainsi que deux de ses filiales, Tripadvisor (comparateur et opinions d’internautes) et Hotels.com (réservation en ligne). Il les accuse de pratiques commerciales déloyales.
A en croire le Synhorcat, ces trois sites publient des informations mensongères : « de fausses réductions de tarifs » sur Tripadvisor.fr, de fausses informations « sur la disponibilité des chambres de certains hôtels » sur Expedia.fr et Hotels.com et de fausses informations « dissuadant l’utilisateur d’effectuer ses réservations directement auprès de l’hôtel » sur Hotels.com.
Le syndicat leur reproche certaines pratiques discriminatoires : « lorsqu’un visiteur sélectionne sur Tripadvisor un hôtel qui n’est pas partenaire d’Expedia, on lui indique qu’il n y a plus de chambre disponible sans même savoir si cela est vrai », explique le syndicat qui regrette que le visiteur ne soit pas renvoyé directement vers le site de l’hôtel en question.
Le syndicat aurait alerté Expedia sur ces dérives, sans jamais obtenir gain de cause. Il a donc décidé de mettre davantage la pression sur la société américaine en l’assignant en justice. « Il s’agit d’une première initiative, mais nous avons d’autres sites dans le collimateur, confie le Synhorcat. Nous n’avons rien contre Internet, bien au contraire, mais nous ne pouvons pas laisser faire ces pratiques qui pénalisent les hôteliers. »
Les sites d’opinions dans le collimateur
Les bisbilles entre les hôteliers et Expedia ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis plus d’un an déjà, la profession a dans le collimateur Tripadvisor, un comparateur de voyages sur lequel les internautes peuvent laisser des avis, positifs ou négatifs, sur les hôtels.
Pour le Synhorcat, le problème de la fiabilité et de la modération de ce site d’opinions se pose : « ce système, avantageux pour le secteur, n’en reste pas moins pénalisant lorsque des critiques anonymes compromettent la réputation d’un hôtel », écrivait le syndicat dans son compte rendu d’assemblée générale en 2009. Les hôteliers demandent donc la possibilité de faire rectifier certains commentaires trompeurs ou diffamatoires, ou encore de limiter dans le temps la publication des appréciations.
Il n’est pas rare qu’un établissement améliore ses infrastructures. Mais même dans ce cas, il lui est impossible de faire rectifier une critique qui lui serait désavantageuse. « Les critiques concernant un établissement peuvent uniquement être supprimées en cas de changement majeur d’enseigne ou de propriétaire », explique Tripadvisor sur son site.
En mai 2009, le syndicat de la profession adressait une lettre à Expedia et à Tripadvisor pour leur demander d’appliquer la Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN de 2004) qui accorde aux hôteliers un droit de réponse rapide en cas d’information trompeuse ou diffamatoire. Sur ce point, le syndicat aurait obtenu gain de cause. Mais visiblement, sa croisade n’est pas terminée.
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