Un des piliers du Web américain est en train de s’effriter. Interrogée par le quotidien USA Today, Ellen Hancock, PDG d’Exodus, a avoué qu’elle était désormais prête à examiner toute offre de rachat, affichant ainsi au grand jour les difficultés rencontrées par l’entreprise.La veille, trois membres du conseil d’administration avaient déjà présenté leur démission. La vente est alors apparue comme l’ultime solution pour Exodus.Déjà, en avril, des rumeurs avaient couru sur une possible acquisition par le groupe britannique Cable & Wireless. Mais, celui-ci avait finalement porté son choix sur un autre hébergeur américain, Digital Island. Depuis, Exodus cherche une solution de rechange.La société pourrait se retrouver à court d’argent l’an prochain. Une situation due à l’accumulation des dettes.Très coûteux, difficilement rentables, les 44 centres d’hébergement de la société ne représentent pas vraiment une bonne affaire. Depuis 1995, date de la réorientation vers les activités de services Internet, tous les trimestres financiers d’Exodus se sont soldés par un cash flow négatif.Les pertes n’ont ainsi cessé de se creuser, pour atteindre 583 millions de dollars (609 millions d’euros) au deuxième trimestre 2001 ?” un chiffre en partie imputable à de très importantes charges de restructuration.Tout aussi inquiétant, le chiffre d’affaires, en progression constante, a connu son premier ralentissement à l’occasion de ce même trimestre. L’heure est donc aux économies. Ainsi, de 4 500 employés à la fin mars, les effectifs devraient chuter sous la barre des 3 000, fin septembre.Le cours de l’action a évidemment été affecté : alors qu’elle cotait 86,7 dollars (90 euros) fin mars 2000, elle est évaluée aujourd’hui à environ 1,2 dollar. Elle se rapproche dangereusement du seuil du dollar, en dessous duquel une société peut se voir exclue du Nasdaq.Reste que l’année 2001 n’a pas été intégralement noire pour Exodus. En janvier, la société a racheté son principal concurrent américain GlobalCenter et s’est vu confier, en mai, l’hébergement de Covisint, la place de marché de l’industrie automobile.L’annonce d’une mise en vente ouvre toutefois une période d’incertitude pour Exodus. Le Gartner Group recommande ainsi aux clients de l’hébergeur de prévoir dores et déjà une solution de secours.
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