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EXCLUSIF: R380s d’Ericsson, enfin un téléphone adapté à Internet

Mobile ou organiseur? Les deux à la fois. Le R380s a toutes les qualités d’un GSM haut de gamme. Mais il offre aussi les fonctions d’un assistant électronique. Une réussite incontestable, en dépit de son manque d’évolutivité et de son prix élevé.

Joyeux anniversaire, 01net.com ! Votre site tech préféré a 20 ans aujourd’hui. Le 7 avril 2000 naissait un nouveau média à l’ambition importante : « Apporter une réponse, des éléments de réponse ou des adresses où trouver la réponse à quiconque se pose, en français, une question sur l’informatique » selon les mots du directeur de la rédaction de l’époque, Michaël Thévenet. Une mission qui n’a pas changé aujourd’hui.

Nous aurons l’occasion, la crise du coronavirus passée, de fêter en fanfare nos 20 ans. En attendant, nous avons éclusé nos archives pour vous proposer dans les jours qui viennent des articles qui témoignent de la tech il y a 20 ans. Le 17 octobre 2000, Stéphane Long testait ainsi en exclusivité un appareil révolutionnaire, l’Ericsson R380, le premier mobile du marché à s’appeler un « smartphone ».

L’Ericsson R380s se distinguait de la concurrence par le biais de son immense écran tactile, suffisant pour consulter des sites WAP (mais pas Web !), et rédiger des mails. Surtout, il bénéficiait de l’OS Epoc, conçu par Psion, qui deviendra plus tard Symbian. Evidemment, les échanges de données étaient très lents :  à l’époque, la 3G -on disait UMTS- était encore dans les cartons des opérateurs. Il était également impossible d’installer de nouvelles applications. Mais mine de rien, ce terminal est historique, le grand-père de celui que vous avez certainement dans votre poche. 20 ans, une éternité à l’échelle des nouvelles technologies ! 

Article publié le 17 octobre 2000

Le R380s d’Ericsson va vous réconcilier avec le WAP et le courrier électronique nomade. Pour la première fois, l’accès à Internet est praticable sur un téléphone mobile de cette taille. Ericsson est parvenu à gommer les carences de ces appareils, aux écrans ridiculement petits et dépourvus de véritable clavier alphabétique.La clé de cette réussite : une conception originale qui permet de profiter d’un grand écran sur un téléphone aux dimensions standard. De quoi apprécier les multiples fonctions de communication de cet appareil vraiment séduisant, qui joue aussi le rôle d’agenda, de bloc-notes et de répertoire téléphonique. A condition d’y mettre le prix : environ 5 500 francs.

En apparence, le R380s ressemble pourtant à ses congénères. Il est aussi à peine plus lourd que les modèles traditionnels. En comparaison, son unique concurrent, le Communicator 9110 de Nokia, fait figure de mastodonte.Sous son clavier, le R380s cache un écran trois fois plus grand que celui des téléphones classiques (83 x 28 mm). Ça change tout ! Sites WAP, messages SMS, courriers électroniques… tout devient enfin lisible.La saisie du texte est aussi beaucoup plus simple grâce à l’écran tactile. L’utilisateur a le choix entre le clavier virtuel – il suffit d’effleurer les lettres du clavier affiché à l’écran avec le petit stylet – ou le système de reconnaissance d’écriture. Dans ce dernier cas, il faut dessiner les lettres en respectant l’alphabet simplifié du R380s. La méthode est efficace et elle ne déroutera pas les utilisateurs de Palm ou de Pocket PC, qui disposent des mêmes procédés d’écriture.

Les principales fonctions des organiseurs

Côté logiciel, le R380s se distingue surtout par son véritable logiciel de courrier électronique (compatible POP3). On peut ainsi consulter sa boîte aux lettres habituelle comme sur son PC, à tout moment, n’importe où et sans passer par les services de messagerie des opérateurs de téléphonie mobile. Evidemment, il est impossible de lire les pièces jointes en l’absence des logiciels adéquats. Mais leur présence est tout de même signalée.Le navigateur WAP intégré se révèle tout aussi pratique à l’usage : historique des sites visités, sauvegarde des signets… Et la navigation est confortable grâce à une mémoire tampon conséquente capable de mémoriser les dernières pages visitées.Pour le reste, le R380s offre les principales fonctions des organiseurs : répertoire (avec adresses électroniques), bloc-notes, réveil, agenda (avec vues quotidienne, hebdomadaire, mensuelle et liste de tâches à faire). Dans tous les cas, l’utilisation de ces logiciels est très simple et la documentation fournie ?” très claire par ailleurs ?” est généralement inutile. Les temps d’attente sont rares et le passage d’un logiciel à l’autre est rapide.L’appareil est livré avec un kit de connexion pour PC : CD-ROM et ministation d’accueil (comme sur les Palm) afin de mettre à jour ses données avec le PC. Par exemple, un rendez-vous saisi sur le téléphone apparaîtra également sur l’agenda du PC, après la synchronisation. L’utilitaire fourni par Ericsson est compatible avec les principaux logiciels pour PC (Outlook, Lotus Organizer, etc). En revanche, il nous a été impossible de l’installer sous Windows NT, alors que tout s’est bien déroulé sous Windows 98.

Impossible d’ajouter le moindre programme

Au-delà de quelques imperfections, comme l’activation du rétroéclairage – peu pratique lorsque le clavier est ouvert – le principal défaut du R380s réside dans son manque d’évolutivité. Impossible d’ajouter le moindre programme, par exemple pour compenser l’absence des logiciels de fax et de navigation Web. Les amateurs d’ordinateurs de poche communicants devront donc attendre encore un peu. Le R380s est avant tout un téléphone, même si ses fonctions d’organiseur en font un produit très efficace.

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Stéphane Long