Passer au contenu

Exclusif : prise en main du RX1R Mark II, le compact à capteur plein format de Sony

Sony a dévoilé les premiers prototypes de son nouveau bijou, le RX1R Mark II, qui sera lancé en décembre. Nous avons pu mettre brièvement la main dessus, voici nos premières impressions.

Sony vient de dévoiler un appareil que personne n’attendait ces jours-ci, et encore moins cette semaine lors de sa grande conférence européenne à Munich. Et c’est sourire aux lèvres que les équipes marketing de la firme nippone ont annoncé, un peu à la manière des One more thing chers à Apple, cette grosse mise à jour de leur célèbre compact à capteur plein format. Un boîtier aussi petit que son aïeul, mais qui pousse la définition d’image encore plus loin.

Du succès d’estime au succès commercial ?

Le premier RX1 représentait une vraie performance technique, mais en dépit de ce succès d’estime, les ventes furent assez confidentielles lors de sa sortie en 2012 : Sony ne s’était pas encore fait un nom en photo, l’appareil représentait un concept à éprouver, le prix était à des années lumières de ce qui se pratiquait dans les compacts.

Mais en cette fin 2015, le marché de la photo s’est recentré sur le haut (voire le très haut) de gamme, Sony est désormais un poids lourd de la photo – même chez les pros – et certains photographes de renom ont produit des travaux de qualité avec les appareils de la marque dont l’ancien RX1. Peter Van Agtmael de l’agence Magnum est l’un des plus célèbres utilisateurs du boîtier, qu’il encense pour sa compacité et sa qualité d’image. Le RX1R Mark II reprend les mêmes codes et si nous ne nous attendions pas à sa sortie, il est clair qu’il fait l’objet de bien plus que de la simple curiosité.

Le même dehors

A l’intérieur beaucoup de choses changent par rapport à la première mouture comme vous pouvez le découvrir ici, mais sur les plans cosmétiques et de la prise en main, rien ne change. L’appareil est un condensé de technologies et reste toujours le compact à capteur plein format le plus petit du monde : le corps du boîtier est extrêmement petit, l’optique Zeiss 35 mm f/2 est toujours protubérante et les commandes générales sont placées au même endroit.

On pourrait reprocher à Sony de ne pas avoir tenu compte des remarques de photographes pourtant stars : dans ce billet, John Vink de Magnum (encore !) appelait déjà à une modification de la prise en main. C’était sans compter l’ADN de Sony pour qui la miniaturisation est codée en dur dans les veines de la marque. A deux trois micro détails près, le RX1R Mark II est le copier/coller du premier RX1. Pour le meilleur comme pour le pire.

Viseur intégré numérique, viseur optique optionnel

Sony a réédité l’exploit du RX100 Mark III, à savoir intégrer un viseur électronique rétractable dans le même volume boîtier. Contrairement à ce petit frère, le viseur du RX1R Mark II ne doit pas être déplié une fois sorti puisqu’il est plus large – Sony avait plus de place pour aligner les lentilles du viseur.

D’un mouvement feutré et dans un silence parfait, ce viseur OLED se déploie pour offrir un très bon confort de visée – 2,36 Mpix et surtout un bon dégagement oculaire de x0,74. Il paraît beaucoup plus solide que les viseurs des RX100 Mk III/Mk IV et il est livré avec un œilleton de caoutchouc à placer autour afin d’améliorer le confort de visée.

Les allergiques à la visée électronique pourront toujours se rabattre sur le viseur Zeiss du premier RX1 qui se place sur la griffe flash au-dessus de l’appareil. Si vous choisissez cette option, sachez que vous n’aurez pas d’indicateur de mise au point et que vous serez délestés de 500 €. Aïe.

Autofocus : c’est un peu mieux

Sony annonce une accélération de 30% de la vitesse d’autofocus de son nouveau compact et selon nos premiers tests, il est clair qu’il y a du mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que le RX1R Mark II est un foudre de guerre : à l’heure où les hybrides – OM-D E-M1, GX8, NX1 – nous ont habitués à de l’instantané, le RX1R Mark II est plus proche d’un X100T de Fujifilm, c’est-à-dire à une vitesse suffisante sans être exceptionnelle. Les utilisateurs avancés pourront toujours accéder au déclenchement instantané en faisant la mise au point manuellement (vive l’hyper focale).

Et la qualité d’image ?

« Merci de ne pas mettre vos cartes mémoire dans les appareils, ce ne sont que des prototypes » insistaient nerveusement certains ingénieurs japonais au moment de nous laisser manipuler le précieux – 3500 € – jouet photographique. Jolies sur l’écran LCD (enfin orientable !), les photos semblaient en effet montrer peu de bruit à 3200 ISO, mais les conditions de luminosité n’étaient pas très favorables pour se faire une vraie idée du potentiel de l’appareil.

Tant que nous n’aurons pas mis la main sur des fichiers finaux – ou mieux, sur l’appareil – nous ne pourrons pas nous prononcer, mais une chose est sûre : nous nous interrogeons toujours sur l’optique. Très bonne sur un 24 Mpix, sera-t-elle capable de faire de même sur un capteur avec 75% de pixels en plus (42 Mpix) ?

Leica en embuscade

Sorti en 2012, le RX1 et sa variante RX1R étaient les premiers et seuls compacts experts à focale fixe et capteur plein format. En cette fin 2015, Sony doit désormais aussi compter avec Leica qui a surpris tout le monde avec son excellent Leica Q.

Equipé lui aussi d’un capteur plein format, ce « M » light de 24 Mpix propose un 28 mm très polyvalent, une excellente finition, des belles astuces ergonomiques (débrayage macro, bascule AF/MF) et d’excellentes performances électroniques (rapidité de mise au point, qualité de traitement du bruit, etc.). Le tout pour une qualité d’image extra et un prix proche de ce que propose Sony. Nous nous réjouissons de cette compétition, tant les deux marques sont des championnes de la qualité d’image.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Adrian BRANCO