C’est le bottin de l’évasion fiscale. Depuis ce week-end, le consortium de journalisme d’investigation américain (IC IJ) a mis en ligne les données relatives à plus de 100 000 sociétés secrètes implantées dans des paradis fiscaux. Baptisée « ICIJ Offshore Leaks Database », cette application permet de consulter une partie des 260 gigaoctets de données détenues par le consortium. Celles-ci ont été analysées en avril dernier dans le cadre d’une enquête journalistique internationale, à laquelle ont participé entre autres les journaux Le Monde, The Guardian et The Washington Post.
L’application a été développée par le journal costaricien « La Nación ». Elle permet de consulter cette masse de données au travers de simples mots-clés et de relier entre de manière graphique les différentes entités et/ou personnes concernées. Mais cette base publique ne devrait avoir un intérêt que pour les vrais spécialistes de l’évasion fiscale. Une recherche sur le mot « Orange » livre 17 entités contenant ce mot dans leur dénomination. Il est impossible de dire si ces entités sont légales ou illégales, et si elles sont liées ou non à l’opérateur historique. C’est aussi pour cette raison que le journal Le Monde a décidé de ne pas cautionner cette mise en ligne, qui selon lui relève plus d’un « militantisme de la transparence » que d’un travail journalistique. Le Monde estime, en effet, que les données sont fournies de manière brute, sans mise en perspective, ni vérification.
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De son côté, Gerard Ryle, qui dirige l’ICIJ, estime que cette base de données publique « sert l’intérêt public » dans la mesure où elle permet de rendre ces informations accessibles partout. Selon lui, les données ont été publiées « après une sélection réfléchie et rigoureuse ». La date de mise en ligne n’a pas non plus été choisie au hasard : c’est aujourd’hui que démarrent les conférences du G8 en Irlande du Nord. L’ICIJ espère qu’une meilleure transparence incitera les dirigeants à agir. « Le besoin de transparence fiscale prévaut sur la protection des données », explique-t-il dans un entretien donné au Monde.
Sources :
Le journal Le Monde
Le site de l’ICIJ
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