Le secrétaire d’État en charge du Budget Christian Eckert a annoncé lundi le lancement d’un site internet et dévoilé des mesures législatives pour lutter contre les pratiques de jeu à risque, en plein essor. Une note de l’Observatoire des Jeux (ODJ) diffusée en avril montre que le nombre de « joueurs excessifs, en grande difficulté avec leur activité » est resté stable depuis 2010 à environ 200.000 personnes en France.
Mais le nombre des joueurs ayant « des comportements à risques modérés, qui ne sont pas encore dans l’addiction, mais pourraient être le coeur de cible des campagnes de prévention », a augmenté de 60% et concerne un million de Français. « Il y a aussi une véritable alerte sur le jeu des mineurs. Un jeune de 15 à 17 ans sur trois a joué une fois dans l’année, notamment aux jeux de grattage » malgré l’interdiction qui les vise, a noté M. Eckert au siège de l’Autorité française de régulation des jeux en ligne (Arjel).
Un site de prévention
Le ministre a « salué » la création d’un site internet dédié à l’autoévaluation du risque de jeu qui va être lancé le 5 mai sur l’adresse evalujeu.fr. Ce site, qui préserve l’anonymat, vise à évaluer le risque d’addiction que présentent les joueurs et à leur donner des conseils pour mettre fin à leur dépendance au jeu.
« Avez-vous déjà vendu quelque chose ou emprunté pour obtenir de l’argent pour jouer ? », « Avez-vous besoin de plus d’argent pour obtenir la même excitation ? » font partie des neuf questions posées sur le modèle de l’indice canadien du jeu excessif.
Pour limiter ces pratiques de jeux à risque, M.Eckert souhaite aussi intégrer plusieurs dispositions au projet de loi sur le numérique qui doit être présenté en conseil des ministres cet été. Il veut élargir les missions de l’Arjel pour intégrer la lutte contre le jeu excessif. Il souhaite que les opérateurs permettent aux joueurs de définir une limite de temps de jeu sur leurs sites en plus du plafonnement des mises déjà possible.
Et il compte simplifier les procédures judiciaires enclenchées par l’Arjel pour faire fermer les sites de jeux illégaux. La présidente de l’association SOS joueurs, Armelle Achour, a jugé qu’il y avait une vraie prise de conscience des autorités sur le problème de l’addiction des joueurs. « La catastrophe, ce sont les machines à sous disponibles en ligne » illégalement et qu’il faudrait « pouvoir faire fermer en passant directement par les fournisseurs d’accès internet », selon elle.
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