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Europeana.eu, la contribution française pour la Bibliothèque numérique européenne

La BNF a mis en ligne un site prototype censé servir de modèle à la future Bibliothèque numérique européenne en ligne.

La future Bibliothèque numérique européenne (BNUE) devrait rassembler une collection en ligne riche de 5 à 6 millions d’ouvrages. Pour l’instant, ce projet lancé en janvier 2005 à l’initiative de l’actuel président de la
Bibliothèque nationale de France (BNF), Jean-Noël Jeanneney, et officiellement soutenu par Jacques Chirac, se résume à quelques bonnes volontés. Et, depuis ce jeudi 22 mars, à une réalisation enfin concrète : le site
Europeana.eu.Ce site prototype, désormais accessible au grand public, a été présenté par la BNF à la veille de l’ouverture du Salon du livre à Paris. Il doit, en théorie, servir de base de réflexion à la future BNUE et intègre un fonds de
12 000 ouvrages (7 000 français, 4 000 hongrois, et 1 000 portugais). Son objectif est de montrer ce que pourrait être la réponse européenne au vaste programme mondial de numérisation lancé à la hussarde par
l’américain Google.En pratique, l’univers graphique est construit autour de trois couleurs. Le bleu (européen) pour la recherche, l’orange pour la consultation des documents et le vert pour l’espace personnel ‘ Ma bibliothèque ‘,
où l’utilisateur peut stocker l’historique de ses recherches.Pour toute recherche lancée sur le site, et une fois les premiers résultats obtenus, une palette située sur la droite de l’écran permet d’affiner les résultats selon plusieurs critères : la provenance, la date, la langue, ou encore
l’auteur. Les documents trouvés sont téléchargeables au format PDF. Une fonction ‘ zoom ‘ permet d’agrandir l’image du texte en cours de consultation. L’utilisateur dispose également de son espace personnel, de sa
propre bibliothèque numérique qui regroupe l’ensemble de ses recherches. Avec la possibilité de créer des ‘ étiquettes ‘, des marque-pages numériques qui lui permettront de retrouver ses documents par mots-clés.

Diversité culturelle

En 2006, la BNF, qui s’est vu confier la responsabilité de la contribution française au projet, y a consacré 3,375 millions d’euros. Pour 2007, le ministère de la Culture a débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros.
Au niveau européen, si la BNUE a vocation à se construire à partir des ‘ briques successives ‘, c’est-à-dire des contributions des différents pays membres, le projet rencontre un écho variable.En septembre 2005 la Commission européenne a publié une communication intitulée ‘ i2010 Bibliothèques numériques ‘. Des pays comme la Hongrie, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Pologne se montrent plus
qu’intéressés. Et la BNUE devrait, à terme, intégrer les fonds numériques de la British Library, qui a pourtant passé un partenariat de numérisation avec Microsoft.‘ Ce projet dépasse de loin les frontières de l’Europe, a expliqué Jean-Noël Jeanneney. Il rencontre un écho chez tous ceux qui se montrent attachés à la notion de diversité culturelle, comme
la Chine, l’Amérique Latine ou Alexandrie. ‘
Reste une inconnue pour la France : la volonté politique dont a fait montre le président de la République ces derniers mois. Survivra-t-elle au départ de celui qui fut à
l’origine de cet ambitieux projet ?Au moment où Jacques Chirac s’apprête à quitter le pouvoir, l’Elysée vient de faire savoir à Jean-Noël Jeanneney qu’il ne serait pas prolongé dans ses fonctions et devrait quitter la présidence de la BNF le 2 avril prochain. Et
rien ne dit que son successeur sera dans les mêmes ardentes dispositions.

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Philippe Crouzillacq