Dans la lutte contre le Covid-19, les États misent beaucoup sur les applications de traçage. En France, le logiciel StopCovid a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines, souvent pour des mauvaises raisons. En Europe, chaque pays a sa stratégie. Certains ont réussi à rendre leur application populaire, d’autres envisagent de la rendre obligatoire… Personne n’a réellement trouvé la formule parfaite.
Pour rendre les applications de contact tracing plus populaires et plus efficaces, l’Union européenne (UE) souhaite depuis plusieurs mois une interopérabilité complète entre ces applications. Dans un cadre technique idéal, avoir l’application française installée sur son smartphone permettrait de se rendre en Italie ou en Allemagne sans télécharger une autre application. La réalité est, évidemment, un peu plus complexe.
La France victime de son protocole
Depuis quelques heures, les applications Corona-Warn-App (Allemagne), COVID tracker (Irlande) et Immuni (Italie) peuvent dialoguer entre elles. l’Union européenne explique avoir choisi ces trois cobayes en raison de leur popularité. Au total, ces trois applications ont été téléchargées par environ 30 millions de personnes, ce qui équivaut à deux tiers des téléchargements de toute l’Europe.
Si ces trois applications peuvent facilement communiquer (elles utilisent le même protocole, l’API Exposure d’Apple et Google), tous les logiciels de contact tracing européens ne seront pas aussi faciles à adapter.
En France, par exemple, StopCovid (futur TousAntiCovid) utilise un protocole propriétaire centralisé. C’est ce dernier qui empêche le bon fonctionnement de l’application sur de nombreux smartphones et qui, en plus, rend très compliqué la communication entre l’application française et ses équivalents européens. La Hongrie est dans la même situation que la France.
La semaine prochaine, la Commission européenne annonce que de nouvelles applications seront ajoutées à sa passerelle. Ainsi, Radar Covid (Espagne), eRouška (République tchèque), smitte Stop (Danemark) et Apturi COVID (Lettonie) seront compatibles avec les applis italienne, allemande et irlandaise. D’autres suivront en novembre.
À chaque fois, ces applications envoient les identifiants croisés vers un serveur européen qui s’assure d’envoyer les bonnes informations à toutes les applications.
Au total, 20 applications européennes devraient fonctionner ensemble à la fin du déploiement de la passerelle. L’UE ne ferme pas la porte à l’ajout de StopCovid à ce système mais reste très évasif sur sa manière de procéder. TousAntiCovid, qui sera présenté jeudi, devrait rester fidèle à son protocole propriétaire quitte à être exclu du réseau européen.
Source : Commission européenne
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