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Europe électronique : Bruxelles revoit sa copie

Deux années d’efforts n’ont pas suffi… les Quinze relancent un plan ” e-Europe “.

A Lisbonne, les Quinze avaient lancé en 2000 un premier plan d’action baptisé “e-Europe 2002” avec l’objectif de parvenir, à cette échéance, à une “société de l’information pour tous”. Aujourd’hui, force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. Certes, la pénétration d’internet dans les foyers a doublé et la quasi-totalité des écoles sont aujourd’hui connectées au réseau.Sur le plan législatif aussi, “l’Union a accompli un travail formidable : les appels téléphoniques locaux ont été libéralisés, les directives sur le “copyright”, sur l’e-commerce et la signature électronique ont été adoptées. Il ne reste que le texte sur la protection des données dans les communications électroniques pour que notre législation soit complète”, assurait le 18 mars, Erkki Liikanen, commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l’information, au quotidien Libération.

Sept grandes priorités

Mais si, sur le plan législatif, les instruments nécessaires au développement de la société de l’information sont là, “en pratique, on n’y est pas encore”. L’enjeu n’est pas mince : en rattrapant son retard en matière de nouvelles technologies, l’Europe gagnerait 0,5 % de croissance par an, d’après les calculs de la Commission.Le dossier a donc été remis sur la table mi-mars au sommet européen de Barcelone. Et mission a été donnée à la Commission, d’ici à la réunion des chefs d’État et de gouvernement de Séville en juin, d’analyser les facteurs de blocages et d’élaborer un plan d’action (“e-Europe 2005”) autour de sept grandes priorités.Premier objectif, l’utilisation généralisée au sein de l’UE d’ici à 2005 des réseaux à large bande, sésames pour la conversion d’un plus grand nombre d’Européens aux vertus du web. “Nous avons besoin de technologies d’accès plus rapides, telles que les satellites, le téléphone mobile de troisième génération, la fibre optique et l’accès fixe sans fil pour offrir la vitesse et la couverture géographique des services nouveaux en cours de développement”, souligne le commissaire Liikanen.Dans cette partie, les pouvoirs publics ont leur rôle à jouer, estime Bruxelles, en examinant, par exemple, l’opportunité d’incitations fiscales pour doper le haut débit. Le développement du protocole internet IPv6 (Internet Protocol version 6), capital pour la nouvelle génération d’internet, va de pair avec la priorité donnée au large bande.

Une liberté de choix

La version actuelle du protocole internet (Ipv4), qui offre environ 4 milliards d’adresses, devrait être saturée aux alentours de 2005, selon les prévisions de la commission. L’IPv6 crée, en revanche, autant d’emplacements sur le cyberespace “qu’il y a de grains de sable sur toutes les plages du monde”, assure-t-on à Bruxelles.Toujours sur le plan technologique, le Conseil européen veut encourager l’utilisation de standards ouverts, “afin d’assurer aux citoyens la liberté de choix en matière d’accès aux applications et aux services de la société de l’information.” Qui dit généralisation d’internet, dit aussi renforcement de la confiance des utilisateurs et de la sécurité, un sujet que l’adoption des réseaux large bande, ouverts en permanence, rend encore plus sensible et donc incontournable pour le nouveau plan d’action.La Commission a d’ores et déjà envisagé la création d’une structure permanente au sein de l’Union européenne, qui pourrait prendre la forme d’une “task force” chargée de s’occuper de la sécurité et de la criminalité sur le web.Le développement de l’administration en ligne, toujours insuffisant, fait aussi partie des priorités dégagées à Barcelone. L’accent sera mis notamment sur les services de santé en ligne (e-health), qui “peuvent nous aider à relever le défi de l’augmentation des dépenses de santé et de la demande”, selon Erkki Liikanen.

Un PC pour quinze élèves

L’e-Europe 2005 devra aussi s’efforcer de donner un coup de fouet au commerce en ligne, qui peine à décoller, ainsi qu’à l’apprentissage en ligne. Car si internet a aujourd’hui ses entrées dans la plupart des écoles européennes, encore faut-il que celles-ci disposent de connexions rapides et d’ordinateurs modernes en nombre suffisant. L’objectif est de faire en sorte que le rapport élèves/ordinateurs connectés au web passe dans toute l’Union à 15 élèves par machine d’ici à la fin 2003.

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Nathalie Calmès