Rude tâche pour le ministre alemand de l’Education et de la Recherche Uwe Thomas ! Il y a près d’un an, sous la présidence turque du programme Eurêka, un rapport d’évaluation révélait que cette initiative battait de l’aile. Lancé en 1985 par François Mitterrand, ce volet de la recherche transnationale voyait se multiplier les problèmes : désaffection des porteurs de dossiers et problèmes dans le financement des gouvernements des pays membres.
En passant le relais de la présidence à l’Allemagne jusqu’en juillet prochain, le défi était de remettre Eurêka sur les rails. Le ministre allemand part d’un constat : “L’Europe ne couvre que 25 % de sa demande en produits électroniques alors que les Etats-Unis et le Japon couvrent leurs marchés à hauteur de 75 %. C’est dire s’il y a un grand potentiel de développement pour nos industriels !” Et Uwe Thomas de lier le geste à la parole en doublant à 50 millions de marks l’enveloppe du gouvernement d’outre-Rhin en faveur d’Eurêka. Une manière d’inciter les acteurs européens à rejoindre les grands projets stratégiques tels que MedeaPlus (technologies et applications microélectroniques), Itea (logiciels embarqués), Pidea (packaging et interconnexion microélectroniques)…
“Nous avons une vision à dix ans qui porte sur deux volets : construire des plates-formes pour n’importe quel équipement électronique, incluant les architectures électroniques, les standards, les ” Systems on Chip” (logiciels embarqués dans les puces), les nanotechnologies et les logiciels réutilisables (IP, Intellectual Property) “, explique Uwe Thomas. “L’autre volet concerne les applications dans lesquelles l’Europe se distingue. A savoir l’Internet mobile, les applications sans fil et les portables.” Reste à convaincre les gouvernements et la Commission européenne à mettre la main au portefeuille.
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