Vous êtes étudiant en informatique et vous avez le sens du devoir national ? Vous êtes peut-être le candidat idéal pour rejoindre la future « réserve de cyberdéfense à vocation opérationnelle » (RCVO) que l’Armée française veut mettre sur pied d’ici à la fin de l’année, conformément au nouveau « Pacte Défense Cyber » que le ministre Jean-Yves Le Drian a présenté la semaine dernière. A l’occasion d’une table ronde organisée jeudi 13 février, le contre-amiral Arnaud Coustillière, officier général à la cyberdéfense à l’Etat major des armées, a donné quelques précisions sur cette nouvelle troupe et sur ses missions.
Contrairement à la réserve classique, la RCVO ne sera pas constituée d’anciens militaires ou de bénévoles du service public, mais de jeunes professionnels et, surtout, d’étudiants en informatique. L’idée du ministère de la Défense est d’enrôler ces recrues directement dans les écoles d’informatique pour constituer à terme une troupe de plusieurs centaines de personnes qui soient « mobilisables pendant 48 heures ou pendant une semaine » en cas de grosse attaque cybernétique.
Leur mission sera de rétablir les systèmes endommagés : réseaux informatiques, ordinateurs, moyens de communication, etc. « Il y a généralement trois phases après une grosse attaque informatique : l’investigation, l’analyse et la reconstruction. Durant les deux premières, il faut s’appuyer sur des équipes d’ingénieurs pointus, alors que la troisième nécessite surtout d’avoir beaucoup de gens, aux compétences moindres. C’est pour cette phase que nous voulons constituer cette réserve », explique Arnaud Coustillière.
Une expérience valorisante
La constitution de la RCVO se fera en coopération étroite avec l’ANSSI et la Gendarmerie nationale. Les jeunes réservistes sélectionnés bénéficieront d’une formation dédiée et participeront régulièrement aux exercices nationaux de simulation d’attaque. « On a soumis l’idée à deux, trois écoles de la région parisienne qui ont répondu favorablement. Il y a un terreau réceptif », souligne l’amiral. Parmi les écoles impliquées figure l’Epita. Si cette appétence se confirme, l’Armée française devrait pouvoir lancer une première expérimentation de la RCVO d’ici à la fin de l’année, dans le cadre de l’édition 2014 de Piranet, opération annuelle destinée à teste la réactivité de l’Etat français.
La participation à la RCVO serait, à priori, basée sur le bénévolat. Néanmoins, les jeunes informaticiens bénéficieront d’une expérience qu’ils pourront facilement valoriser auprès des 200 fameux « organismes d’intérêt vital », qui sont généralement des grandes entreprises publiques ou privées. Bref, c’est bon pour le CV.
La RCVO vient compléter la « réserve citoyenne cyberdéfense ». Celle-ci existe déjà depuis 2012 et compte près de 80 personnes. Mais elle n’est pas à vocation opérationnelle : constitué sous forme de réseau, son rôle se limite à des actions de sensibilisation et d’information.
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