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Etude : en 2018, les mobiles consommeront 190 milliards de gigaoctets par an

Cisco a dressé une étude de l’évolution de la consommation de la bande passante mobile. Si les smartphones pèsent lourd, on voit croître aussi le poids des appareils wearables, des communications machine à machine et de la vidéo.

Hier, mercredi 5 février, Cisco, géant des infrastructures réseau, publiait une étude prospective sur l’évolution du trafic des données mobiles d’ici à 2018. Alors que le nombre de connexions mobiles ne passera que de 7 à 10,2 milliards entre 2013 et 2018, Cisco prévoit une multiplication par 11, en l’espace de cinq ans, du trafic de données. Il devrait atteindre 190 exaoctets, soit 190 milliards de Gigaoctets, contre 18 exaoctets « seulement » en 2013. De 2000 à 2018, le multiplicateur de données mobiles consommées est vertigineux : x 190 ! Cela dit bien tout le chemin parcouru depuis les premiers téléphones grand public GSM.

Le poids de la vidéo

Pour donner un caractère plus concret à ces chiffres himalayens, Cisco estime qu’ils reviennent à voir s’échanger 42 billions d’images (par MMS ou Instagram, par exemple) ou 4 billions de vidéos (via YouTube et autres). Sachant que Cisco estime que la vidéo représentera 69% du trafic en 2018, contre 53% l’année dernière.

Le classement des gros consommateurs de bande passante mobile (sur Android) est dès lors assez logique. Si Facebook occupe la première place, on trouve ensuite YouTube et Netflix. Deux représentants de la vidéo portant deux modèles économiques différents. La quatrième se trouve occupée par TubeMate, un outil de téléchargement pour… YouTube. Il faut attendre la dixième place pour trouver un outil de communication, avec Skype puis Twitter. Ce qui est somme toute logique, du texte – et éventuellement une image – pèse moins lourd à transférer qu’une vidéo.

4G et localisation de la consommation de données

Une augmentation de la consommation qui va s’accompagner d’une croissance du poids de la 4G  – 51% du trafic mobile en 2018 – et donc d’une augmentation de la vitesse maximale moyenne, qui passera de 1,4 à 2,5 Mbits/s. Pour rappel, les débits théoriques offerts par la 4G sont de plus de 100 Mbits/s, ce qui montre que les connexions haut débit mobiles ont encore une très forte marge de progression.

Sans surprise, l’Asie Pacifique représentera la majeure partie de la consommation de bande passante mobile, avec 42,4%. On comprend pourquoi les fabricants de smartphones et les opérateurs de services en ligne chérissent la Chine. L’Amérique du Nord suit avec 18,6%, vient ensuite l’Europe occidentale à 12%. Dans cette dernière zone, les utilisateurs consommeront presque 7 fois plus de données mobiles par mois, selon Cisco. L’Europe de l’Est et Centrale pèseront pour 10,3% sur la consommation globale. Le peloton est clos par le Moyen Orient et l’Afrique, avec 9,4%.

Wearables et M2M

Mais les smartphones ne représenteront que 39% des connexions mobiles, derrière les tablettes et les PC portables. Cisco prévoit que les wearables devices (Google Glass, iWatch et autres), dans une mesure infime au départ, pèseront également beaucoup dans cette course en avant. Ces appareils wearables seront 177 millions en 2018 contre 22 millions en 2013 et 36 millions en 2014. La consommation de ces appareils passera de 78 Mo par mois en 2013 à 345 Mo en 2018. Sachant que l’effet 4G n’est pas encore pris pleinement en compte dans ces chiffres.

Cisco établit toutefois un scénario haut de consommation quotidienne pour des « Smart Glass » sous Android. Les communications en vidéo, le surf sur le Web, l’écoute de morceaux en streaming et le téléchargement de vidéos pourraient compter pour pas moins de 249 Mo par jour, en plus de la consommation sur smartphone et tablette.

Et tout cela, c’est sans même parler de ce que consommeront les machines en échangeant entre elles. Elles représenteront 19,7% de la croissance de la consommation de bande passante mobile, la moitié de leur accès au réseau se fera par une connexion 3G. Et Cisco estime ainsi qu’en 2018, la consommation moyenne mondiale des échanges de données entre machines connectées sera de 1,55 Go/mois contre 212 Mo/mois en 2013…

Le Big Data n’en est qu’à ses débuts. L’exposition de nos données personnelles également. Les échanges d’informations aussi. Internet a besoin de croître pour être partout… Un autre bon indice de cette croissance rapide est la santé financière d’acteurs comme Akamai. La société vient d’annoncer des revenus en hausse de 15% pour le dernier trimestre fiscal, plus que ce que le marché attendait.

A lire aussi :
Apple achète de la bande passante pour préparer en douce sa WebTV – 05/02/2014

Source :
Rapport de Cisco, via New York Times

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Pierre Fontaine