Champagne, dollars et bits. Comme au bon vieux temps ? On aurait voulu s’extasier et ne plus entendre les propos du président de SAP qui estimait mercredi que l’informatique mondiale était entrée en récession. On aurait aimé saluer la ” vista ” de Carly et suivre l’ascension du titre HP sur un marché américain revigoré. Hélas, la dernière noce informatique confirme plutôt l’impression de lendemain de fête. L’opération lancée par la présidente de HP s’apparente à l’ultime cartouche d’un dirigeant prêt à tout pour conserver son fauteuil.L’exemple du dernier modèle d’OPA en temps de crise : une prime ridicule accordée aux actionnaires de la cible, des licenciements par milliers et une création de valeur fondée exclusivement sur l’addition de chiffre d’affaires. À l’heure où les entreprises ont autant besoin de conseils que de matériel informatique, cette alliance des PC et des serveurs sonne très “old economy“. Quels que soient les aléas de la conjoncture, les dirigeants ont compris la dimension stratégique de leur système d’information. Mais ils n’aiment pas qu’on leur parle performance, mais plutôt développement ou retour sur investissement. Cette alliance apparaît tout autant dépassée en matière de business modèle. Ni HP ni Compaq ne disposent d’une alternative commerciale originale autre que la réduction de coûts.La sanction est évidente : après avoir absorbé Tandem puis Digital Equipment, Compaq est absorbé à son tour. Demain, ce sera peut-être au tour de HP. Dell et Gerstner peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Avec tout juste une petite inquiétude car le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires pratiquement équivalent à celui d’IBM mais avec trois fois moins de salariés. Et à Wall Street, cette équation est susceptible de faire réfléchir n’importe quel analyste, même sous Prozac.
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