‘ Je crois aux jeunes entreprises innovantes ! Elles constituent un secteur intéressant, sur lequel nous pouvons, en tant qu’investisseur, gagner de l’argent ‘, affirme Maurice Khawam,
directeur du bureau français d’ETF Group, un fonds d’investissement de 200 millions d’euros.Le discours a de quoi surprendre dans une conjoncture difficile où seule une poignée de fonds comme
I-source Gestion,
Techfund Capital Europe ou encore
Up and Up investit encore dans l’amorçage jugé trop risqué par nombre de fonds. A ce stade, il leur faut bien souvent miser sur des projets qui n’en sont qu’au stade du papier :
l’équipe n’est pas encore constituée et le produit loin d’être développé. Aussi, les capital-risqueurs hésitent-ils à investir sur un hypothétique projet industriel dont ils ne ‘ sortiront ‘ que dans 8 à 10 ans.
Des amorçages dans des secteurs multiples
Maurice Khawam explique le désengagement des grands noms de la profession par les frais de gestion que l’amorçage impose : ‘ Quand un fonds gère 600 millions d’euros, il ne peut se permettre d’avoir des
lignes d’investissement à 1 million d’euros. De fait, il ira directement vers le deuxième tour de table et suivants. ‘Dans l’espoir de trouver la pépite de ses rêves, le fonds d’investissement regarde d’un ?”il attentif les secteurs des technologies ‘ pure et dures ‘ comme le logiciel, les télécoms, sans pour autant
ignorer les services quand ils impliquent une technologie (satellite, fibre optique,…).ETF Group éprouve également un vif intérêt pour les sociétés traditionnelles qui peuvent être transformées par un moteur technologique. Déjà le fonds a investi, dans la société italienne Cobra spécialisée dans les alarmes de voitures,
lorsque cette dernière a souhaité développer un service télématique.
Prudence sur les montants et les provisionnements
Si aujourd’hui ETF Group entend faire plus d’amorçage, encore entend-il ne pas le faire n’importe comment. Les montants faramineux qu’on pu dépenser les fonds lors de la bulle Internet ne sont plus de mise. ‘ Il
faut investir prudemment : par exemple, nous avons établi un plan de financement pour
GridXpert – une jeune pousse développant un projet de grid computing -[calcul partagé, NDLR]. Nous avons investi 250 000 euros dans les premiers mois. Puis, lorsque
l’équipe a été constituée, le produit avancé, nous avons injecté 3 millions d’euros dans la société ‘, détaille le directeur d’ETF Group France, qui ne se prononce pas pour autant sur un nombre d’opérations pour
2003.La prudence est également de rigueur dans le provisionnement des investissements, même si ETF Group doit d’ici peu boucler un autre fonds de 200 millions d’euros. ‘ D’une manière générale, nous nous préparons
à soutenir les sociétés de notre portefeuille. Aussi provisionnons-nous 1 à 2 euros pour chaque euro investi. Pour remettre de l’argent de façon offensive ou défensive de manière à ne pas perdre la mise de départ ‘,
poursuit Maurice Khawam.Investir à contre-cycle, mais prudemment. Moult investisseurs le préconisent sans pour autant le mettre en pratique. En tous les cas, Maurice Khawam semble confiant. ‘ Jenvisage 2003 avec sérénité, sinon je
changerais de métier ! ‘, conclut-il.
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