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Les États-Unis ne veulent pas de la porte dérobée britannique dans les sauvegardes iCloud

Les États-Unis voient d’un très mauvais œil l’exigence britannique d’une porte dérobée dans les sauvegardes chiffrées d’iCloud partout dans le monde. Des sénateurs américains ont demandé à la nouvelle directrice du renseignement national de faire pression sur le Royaume-Uni pour retirer sa demande.

Apple a peut-être trouvé le moyen d’échapper à l’extravagante exigence des autorités britanniques qui pourrait bien forcer le constructeur à insérer une porte dérobée dans les sauvegardes chiffrées iCloud. Des sénateurs américains, républicain comme démocrate, ont demandé à Tulsi Gabbard, la nouvelle directrice du renseignement national, de tout faire pour que le Royaume-Uni retire son ordre. Si Londres refusait, la coopération très profonde en matière de renseignement et de cybersécurité entre les deux pays pourrait être revue à la baisse.

Londres va-t-il céder à son fidèle allié américain ?

Depuis un an, le Royaume-Uni exige cette porte dérobée afin d’accéder aux données des utilisateurs Apple sauvegardées dans le nuage d’iCloud, avec l’option de protection avancée. Une fois activée, celle-ci chiffre la quasi-totalité des données de bout en bout, rendant de fait impossible la récupération des informations — y compris par Apple, même sous contrainte judiciaire.

Lire Apple sous pression : Londres veut une clé pour déverrouiller les sauvegardes chiffrées d’iCloud

En vertu de l’Investigatory Powers Act, Londres pourrait demander et obtenir d’Apple des informations sur n’importe quel citoyen britannique utilisateur de la fonction de protection avancée des données… mais aussi de n’importe quel utilisateur d’iPhone dans le monde, peu importe sa nationalité. Du jamais vu de la part d’une démocratie occidentale. Le constructeur informatique a freiné des quatre fers jusqu’à présent, mais l’échéance est arrivée à son terme le mois dernier.

Une porte dérobée dans la sauvegarde iCloud affaiblirait immanquablement la sécurité et la confidentialité de tous les utilisateurs, y compris américains : elle pourrait en effet être exploitée par des hackers ou des États hostiles. L’exemple des attaques Salt Typhoon orchestrées par des pirates chinois chez des opérateurs télécoms US est encore dans les mémoires.

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Source : Washington Post


Mickaël Bazoge