Le fiasco de la Floride en l’an 2000 a ébranlé la confiance des Américains en leur système d’élections. A une semaine du scrutin présidentiel, 6 Américains sur 10 craignent qu’il n’y ait pas de vainqueur clair et que
les élections soient contestées en justice (source Ipsos). Et se méfient tout particulièrement des machines à voter électroniques. L’enjeu est de taille : 30 % des inscrits, soit entre 30 et 50 millions des votants, passeront
devant des machines à voter.Mais depuis un an, celles-ci font l’objet de critiques continuelles. Premier défaut majeur de ces systèmes, le code source employé par les fabricants de machines n’est pas public. ‘ C’est une
véritable boîte noire ‘, dit Cindy Cohn, directrice juridique de l’Electronic Frontier Foundation (EFF), une association américaine de défense de la vie privée.
sinon il n’y a pas de confiance ‘. Pour les fabricants, pas question de publier le code source : secret industriel oblige.Les sociétés chargées de certifier les machines à voter ne font pas preuve de plus de transparence. Aucun organisme officiel n’a droit de regard sur leurs conclusions, seuls leurs certificats tiennent lieu de garantie.
‘ C’est insuffisant, explique Will Doherty, le directeur de Verifiedvoting.org, un site spécialisé dans le vote électronique. Les autorités de certification sont des sociétés privées qui dépendent des
contrats passés avec les fabricants. ‘
Le piratage à distance nest pas possible
Pour rassurer les électeurs, la commission électorale a fait appel en juillet au National Institute for Standards and Technology, NIST, sorte de bureau Veritas américain. Le NIST a proposé une procédure pour que chaque bureau de vote
puisse établir que le code de source des logiciels est ou non identique au code certifié.Au moment du vote, le risque n’est pas dans le piratage à distance des machines. ‘ Elles sont toutes offline, explique Will Doherty, le risque vient de l’intérieur, si quelqu’un
accède à la machine et la manipule ‘. Certaines machines, et notamment celles de Diebold, sont comparées par le Stanford Institute of Technology à des auberges espagnoles.Ainsi, en cas de problème sur une machine, un informaticien a seul le droit d’intervenir. ‘ Il est aberrant que l’on donne un privilège particulier aux administrateurs du système. Ils peuvent potentiellement
intervenir sur l’élection ‘, explique Roger N’Gô. En cas de contestation, les recours resteront limités car les machines à voter ?” sauf au Nevada ?” n’impriment pas de bulletin papier à
l’issue du vote.‘ Manipuler les élections ne dépend pas du système que l’on utilise. C’est la première fois qu’il n’y a aucun moyen de réagir contre la fraude. Il n’y a aucun moyen de vérifier les
votes. La machine ne recompte pas, elle réimprime juste le résultat ‘, conclut Cindy Cohn.
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