C’était l’une des grandes nouveautés de ces élections présidentielles américaines. Plus de 40 millions d’électeurs étaient appelés à voter grâce aux quelques 175 000 machines à voter électroniques disséminées sur
l’ensemble du territoire.A l’arrivée, le bug
tant redouté par certains observateurs n’a pas eu lieu. Tout juste quelques milliers d’électeurs se sont-ils plaints du mauvais fonctionnement de machines un peu lentes à démarrer, ou
qui, selon eux, affichaient le nom d’un candidat pour lequel ils n’avaient pas voté.Sur les 27 500 incidents dénombré mardi 2 novembre, à la mi-journée par la Verified Voting Foundation, seuls 6 % concernaient des machines à voter électroniques. Pas de quoi, sur le papier, remettre en cause
l’ampleur de la victoire de Président George W. Bush. Le candidat républicain a en effet devancé son adversaire démocrate de plus de 3,5 millions de voix.Dans un communiqué, l’ITAA (Information technology association of America), qui compte parmi ses membres Diebold Electronic System (DES) l’un des principaux fabricants de machines à voter aux Etats-Unis, s’est
félicité du bon déroulement de l’élection présidentielle. ‘ Nous nous félicitons des formidables performances de cette technologie [de vote électronique, NDLR]. Un petit nombre d’allégations peu solides
faisant état de problèmes d’installation [des systèmes de machines à voter, NDLR], en provenance de groupes et de critiques politiques auto-proclamés et ouvertement partisans ne sont pas de nature à diminuer les progrès apportés
par les machines à voter électroniques dans le processus électoral. ‘
L’OSCE a constaté le bon déroulement du vote
De son côté, l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) qui avait dépêché plusieurs dizaines d’observateurs internationaux pour s’assurer du bon déroulement du scrutin, a reconnu dans un communiqué publié
aujourd’hui jeudi que le recours au vote électronique a été ‘ largement couronné de succès ‘.Dans un pré-rapport publié le 28 septembre dernier, l’organisation internationale s’était pourtant montrée très critique sur les conditions de déploiements du vote électronique sur le territoire américain. L’OSCE rappelait ainsi
que la très grande majorité des machines à voter électroniques mises en place n’intégrait aucun système de recompte papier. Ce qui était pourtant prévu dans nombre de législations locales. Le jour du scrutin seul le Nevada qui votait à 100 %
avec des machines électroniques a décidé de doubler le vote électronique d’un système papier.L’OSCE mettait également en cause, les déclarations partisanes et les contributions financières apportées par des dirigeants de sociétés fabricantes de machines à voter, en faveur de l’un des deux candidats à la présidence. Par
ailleurs, elle soulignait aussi le manque d’information publique sur les machines à voter, en provenance de l’EAC (la commission d’assistance électorale américaine). Mardi dernier, certains électeurs se sont plaints du manque de formation des
assesseurs au vote électronique.Enfin, pour l’organisation internationale, les conditions de certification des machines laissaient à désirer, (les critères de certifications différant d’un Etat à l’autre et certains Etats ayant même décidé de s’en passer). Mais de ces
quelques remarques ils ne restent aujourdhui que peu de choses au regard de la réussite générale constatée du scrutin du 2 novembre.
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