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Etats-Unis : la surveillance des internautes peut commencer

La loi Patriot Act, tout juste adoptée par le Congrès américain, donne au FBI une batterie de nouveaux instruments pour surveiller téléphones, mobiles et courriers électroniques.

Le Congrès américain vient d’adopter à une vitesse éclair une loi antiterroriste baptisée “USA Patriot Act of 2001”. Elle vise à renforcer les moyens de traque et de détection des activités supposées terroristes.Les auteurs de la nouvelle loi ont voulu dépoussiérer un cadre législatif datant, affirme George Bush, de l’époque du téléphone à cadran. Du coup, les représentants de la loi peuvent dorénavant non seulement mettre sur écoute les téléphones mais aussi surveiller les liaisons Internet, grâce à la technologie très controversée Carnivore.Les fournisseurs d’accès à Internet sont priés d’aider les recherches du FBI en le laissant installer Carnivore dans l’infrastructure maison. L’Etat pourra ainsi récupérer des adresses sur le Web, le contenu des e-mails et autres informations concernant les suspects.Autrefois, les policiers demandaient au juge l’autorisation d’écouter un téléphone. Dorénavant, l’enquête n’est plus liée à un téléphone en particulier mais au présumé terroriste. Le représentant de la loi pourra donc obtenir des informations électroniques sur toute la batterie d’instruments utilisés par le suspect : téléphone classique, téléphone mobile, Internet, etc. et il partagera ses découvertes avec les autres agences gouvernementales.” Aujourd’hui, nous franchissons une étape essentielle dans la lutte contre le terrorisme, tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains “, a déclaré le Président, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. Sans pour autant convaincre l’ensemble des avocats, défenseurs des libertés civiles, sur le qui-vive depuis des semaines.” L’adoption de la loi ne met pas un point final à l’histoire “, déclare ainsi Anthony Romero, directeur de l’American Civil Liberties Union.

” Nous allons travailler sur le terrain pour contrôler la mise en ?”uvre du Patriot Act “, avertit ce dernier, en soulignant les éventuelles dérives encourues.Et il y a de quoi être inquiet si l’on se réfère à la déclaration de James Sensenbrenner, président du comité judiciaire à la Chambre des représentants, au moment du vote de la loi : “Nous nous débarrassons des tracasseries bureaucratiques qui ralentissaient les efforts de la police contre les nouveaux ennemis de l’ombre”, s’est-il réjoui.Mais objecte David Kairys, professeur de droit à l’université Temple, de Philadelphie, on sacrifie par la même occasion beaucoup trop de libertés. “Les cibles habituelles de ce genre de loi ne sont pas les terroristes, a-t-il ainsi expliqué au quotidien San Francisco Chronicle, mais les citoyens ayant une opinion différente du gouvernement.”

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Caroline Talbot, à New York