L’affaire fait froid dans le dos. Megan Twohey, une journaliste de l’agence Reuters, a découvert aux Etats-Unis un sordide marché d’échange sur Internet d’enfants adoptés. Dans un reportage publié entre le 9 et le 11 septembre 2013, elle raconte 18 mois d’enquête sur cette pratique, pudiquement appelée le « private re-homing ».
Parmi les annonces publiées sur un groupe Yahoo! et une page Facebook, on peut lire celle d’une famille qui propose à qui la voudra une fillette de huit ans adoptée en Chine… avec laquelle ils ont des difficultés depuis leur retour à la maison « il y a cinq jours » ou une autre dans laquelle une femme offre un petit garçon de 11 ans adopté au Guatemala qu’elle avoue finalement « détester ».
La journaliste a analysé plus de 5 000 messages publiés sur une période de cinq ans. En moyenne, un enfant était proposé par semaine. Lassés, les parents se débarrassaient ni plus ni moins de leur progéniture contre un simple acte notarié. La plupart des enfants, adoptés à l’étranger, étaient âgés de 6 à 14 ans. Dans les heures qui ont suivi la publication de cette enquête, Yahoo! a fermé le groupe Adopting-from-Disruption, mis en cause, ainsi que cinq autres sur lesquels Reuters avait attiré son attention.
Un forum similaire découvert sur Facebook, Way Stations of Love, n’a pas été fermé par le réseau social. Cela dit, il n’est plus accessible en version publique. Un porte-parole du site a justifié la décision de ne pas fermer cette page en expliquant qu’Internet est « le reflet de la société et que les gens s’y rendent pour communiquer sur de nombreux sujets dont certains sont aussi complexes que celui de l’adoption ».
Ces pratiques sont bien évidemment illégales et contournent les conditions très strictes régissant l’adoption aux Etats-Unis. Sans parler des conséquences psychologiques, voire physiques, pour ces enfants. Selon Reuters, plus de 260 enfants auraient été « échangés » rien que sur le groupe Yahoo!.
Source : Reuters
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