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Les États-Unis ont découvert qui a piraté les campagnes de Donald Trump et Kamala Harris

L’équipe de campagne de Donald Trump et celle de Kamala Harris ont été victimes d’une cyberattaque. Les pirates ont volé des documents confidentiels dans l’espoir de pouvoir interférer avec les élections présidentielles. Les États-Unis attribuent l’offensive à l’Iran.

Le 10 août 2024, l’équipe électorale de Donald Trump annonçait avoir été victime d’une cyberattaque. Elle assure que des « sources étrangères » ont divulgué des communications internes confidentielles et un dossier sur J.D Vance, le colistier de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche.

D’après Steven Cheung, le porte-parole de l’équipe de la campagne Trump, ces « documents ont été obtenus illégalement auprès de sources étrangères hostiles aux États-Unis, avec l’intention d’interférer dans l’élection de 2024 et de semer le chaos dans notre processus démocratique ». Bien vite, les soupçons se sont portés sur l’Iran. Le porte-parole relaie une enquête de Microsoft indiquant que des hackers mandatés par le gouvernement iranien « envoyé un mail d’hameçonnage en juin à un haut responsable d’une campagne présidentielle ». 

Quelques jours plus tôt, c’est l’équipe de campagne de Kamala Harris qui a été visée par une attaque informatique. Là encore, les indices laissent penser à une tentative d’ingérence étrangère. Google abonde dans le même sens. Selon le Threat Analysis Group de Google, APT42, un gang financé par l’État iranien, s’est attaqué aux « comptes de messagerie personnels d’environ une douzaine de personnes affiliées au président Biden et à l’ancien président Trump, y compris les responsables actuels et anciens du gouvernement américain ». Les chercheurs indiquent avoir « bloqué de nombreuses tentatives » de connexion frauduleuses.

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Discorde et ingérence

Les autorités américaines viennent finalement de confirmer les constatations de Google. En partenariat avec le bureau de la directrice du renseignement national (ODNI) et l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), le FBI affirme avoir « constaté des activités plus agressives de l’Iran durant ce cycle électoral » :

« Cela comprend les activités rapportées récemment visant à compromettre la campagne de l’ex-président Donald Trump, que la communauté du renseignement attribue à l’Iran ».

Par ailleurs, les enquêteurs fédéraux révèlent que des agents mandatés par l’Iran sont entrés en contact avec des « individus avec un accès direct aux campagnes présidentielles des deux partis ». Avec ces différentes opérations, l’Iran « cherche à semer la discorde et à saper la confiance dans nos institutions démocratiques », estime le communiqué conjoint du FBI, de la CISA et de l’ODNI.

Les cybercriminels derrière les attaques sont proches du Corps des gardes de la révolution islamique (IRGC) d’Iran, également connu sous le nom de Pasdaran, une branche des forces armées iraniennes. L’IRGC a été désigné comme une organisation terroriste par plusieurs pays, y compris les États-Unis en 2019.

Quelques jours plus tôt, Washington avait déjà tenu à mettre en garde l’Iran contre toute tentative d’ingérence électorale. Le porte-parole du département d’État, Vedant Patel, avait assuré que les « tentatives d’ingérence dans l’élection américaine ne sont pas nouvelles de la part du régime iranien ». Pour les États-Unis, l’Iran « sape les démocraties (ou tente de le faire) depuis maintenant plusieurs années ». Washington déclare détenir « un certain nombre d’outils pour demander des comptes à l’Iran », et être prêt « à les utiliser ».

Cette stratégie, visant à « influencer le processus électoral américain », est loin d’être nouvelle, souligne le FBI. Comme l’indique le bureau fédéral, « l’Iran et la Russie ont utilisé ces tactiques non seulement aux États-Unis au cours de ce cycle électoral fédéral et au cours des cycles électoraux précédents, mais aussi dans d’autres pays du monde entier ».

L’Iran dément

Sans grande surprise, l’Iran n’a pas tardé à nier les accusations formulées par les États-Unis. La mission de l’Iran auprès des Nations unies assure que les « allégations » américaines sont « non corroborées et dénuées de tout fondement ».

« Comme nous l’avons précédemment annoncé, la République islamique d’Iran n’a ni l’intention ni les motifs pour interférer avec l’élection présidentielle américaine. Si le gouvernement américain croit véritablement dans le bien-fondé de ses affirmations, il devrait nous fournir les preuves pertinentes − si elles existent − auxquelles nous répondrions en conséquence ».

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Source : CNN


Florian Bayard
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