À quelques jours du triste anniversaire du 11 septembre, il faut lire La Guerre ne fait que commencer. Un ouvrage précis et documenté dans lequel les universitaires Xavier Raufer et Alain Bauer, tous deux spécialistes des questions de sécurité, reviennent sur le rôle joué par la panoplie high-tech dans le domaine du renseignement militaire.Ils décrivent avec minutie le fétichisme technologique qui a conduit les stratèges américains à miser l’essentiel de leur défense sur la capacité des ordinateurs à surveiller les groupes ennemis. Et de raconter comment de simples paysans kosovars ont réussi à berner facilement les satellites de l’Otan, qui signalaient ainsi de faux blindés. Une situation qui, selon les auteurs, fera ressembler la guerre de demain aux combats coloniaux tels qu’ils étaient pratiqués au XIXe siècle: des petites troupes européennes bien entraînées et très équipées affrontant des cohortes armées de lances et de boucliers. Avec des théâtres d’opération qui peuvent devenir le cadre de scènes surréalistes: comme lorsque la 1re division blindée américaine mit trois semaines à franchir une rivière en crue en Bosnie alors qu’elle pouvait compter sur le renfort d’avions furtifs, qui valent chacun la bagatelle de deux milliards d’euros…Maigre consolation: les entreprises de la Silicon Valley voient dans la boulimie technologique du gouvernement américain de sérieux débouchés commerciaux. Soit une heureuse perspective après l’éclatement de la bulle internet. À ce sujet, les deux experts ont parfaitement décrypté comment la “très libérale, bohème et pacifiste ?” et parfois anarchisante ?” Silicon Valley” avait su devenir depuis le mois de septembre 2001 une zone dédiée aux industries darmement. En attendant que la guerre commence, le business continue…
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