Vingt fois par jour, je reçois des messages de mon logiciel antivirus. Il m’avertit qu’il a déjoué une attaque virale sur mon PC. Vingt fois par jour, je suis donc rassuré. Je le serais tout autant si ces avertissements étaient un peu
moins fréquents. Seulement voilà, aucune option ne me permet de demander au logiciel de m’épargner une fois pour toutes les messages de même nature.Pensez donc, la sécurité n’a pas de prix… Eh bien si, justement, elle a un prix ! Celui du temps que me font perdre ces messages à répétition. J’ai passé beaucoup plus de temps à barrer la toute aux
‘ spams ‘ de mon antivirus qu’à réparer les dégâts causés par de vrais virus.D’autant que ces avertissements ne sont pas tous issus d’un logiciel. Beaucoup émanent d’éditeurs qui me bombardent de messages afin de m’inviter à mettre à jour mon antivirus. Je décernerai même ici la palme de l’enquiquineuse à une
attachée de presse qui se reconnaîtra peut-être. En dépit de mes demandes répétées, cette dame continue à me bombarder de messages censés me convaincre de la qualité de son antivirus.Les destinataires de ses courriers ont même droit à un palmarès régulier des virus les plus malfaisants. Un genre de Top 50, en quelque sorte, dont voici un extrait (authentique) :‘ Sont montés dans le classement : NetSky.B, NetSky.C
Ont baissé dans le classement : Mydoom.A, Swen, Klez.H, Mimail.Q, Mimail.A, Mimail.C ‘J’attends la création de l’Oscar du meilleur virus, avec nominations, palmarès officiel et soirée de gala.Il me semble que les qualités appréciées, dans un système de sécurité, qu’il soit informatique ou non, sont autant la discrétion que l’efficacité. Quelles sont les opérations de police les plus réussies ? Celles où l’arrestation
des délinquants se fait en douceur, où celles ponctuées d’échanges de coups de feu sur la voie publique ?Sans compter que l’une des motivations des auteurs de virus est la publicité donnée à leurs créations. De ce côté-là, c’est réussi. Bref, j’attends avec impatience l’éditeur qui nous concoctera un anti-antivirus. Mais je suis sans
illusion. Car dès qu’existeront de tels programmes, leurs créateurs se croiront obligés de les faire connaître à la communauté des internautes. Il nous faudra alors des anti-anti-antivirus, etc.
Bref, on n’est pas sorti de l’auberge…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 23 avril
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