Dans quelques jours, la France veut relancer la dynamique UMTS en cherchant à vendre deux nouvelles licences. Et si la bonne solution n’était pas d’arrêter immédiatement les frais, d’abandonner définitivement la piste UMTS et de promouvoir des solutions déjà opérationnelles, plus performantes et beaucoup plus économiques ?Pour comprendre le pourquoi de cette position “iconoclaste”, il faut se projeter en début 2004, au démarrage de l’UMTS, et voir quel sera alors le panorama de la demande et de l’offre dans les réseaux sans fil. Il y a longtemps que le marché pousse à l’émergence de solutions sans fil, “always on”, permettant d’accéder à internet et à la messagerie avec un débit suffisant depuis tout type d’objet mobile ?” un assistant personnel, un téléphone ou un portable, par exemple ?”, avec une bonne couverture du territoire et des tarifs raisonnables. Si possible, forfaités.Quel sera l’éventail des options sans fil disponibles et banalisées dans deux ans, qui ne feront qu’améliorer les solutions qui décollent aujourd’hui ? Le réseau GSM aura achevé sa couverture nationale et réduit ses coûts, et il restera la meilleure solution pour… parler ! Bluetooth aura démarré, et il vous facilitera la vie en permettant l’emploi de fonctions mains libres dans les voitures ou l’impression de documents courts sur des imprimantes légères. Le réseau GPRS, devenu Edge, vous permettra d’utiliser votre courrier électronique et d’accéder à des services internet de base à des vitesses raisonnables, de l’ordre de 200 Kbit/s. Pour vos besoins de haut débit, vous disposerez d’une bonne couverture du territoire en Wi-Fi de deuxième génération à plus de 50 Mbit/s. Dès la fin de 2002, la Corée du Sud disposera de vingt-cinq mille “hotspots” Wi-Fi publics ! Ces stations terrestres Wi-Fi seront souvent reliées entre elles par des liaisons satellitaires proches de 1 Gbit/s, telles celles déjà proposées par Astra.Science-fiction que tout cela ? Pas du tout ! J’ai, au contraire, choisi d’adopter une vision conservatrice, sans tenir compte d’innovations comme l’UWB-UltraWideBand, qui peut multiplier ces capacités par mille, ou les “MeshNetworks”, qui permettent à chaque utilisateur Wi-Fi, devenu relais pour les autres, d’accroître la couverture du réseau par sa seule présence. D’ici là, l’Armée française aura libéré les bandes passantes correspondantes ?” 2,4 et 5 GHz ?”, comme le recommandait récemment l’ART. Il serait, en effet, inconcevable que la France reste à l’écart du mouvement mondial de croissance de Wi-Fi à cause de cette contrainte.Face à cette explosion de solutions opérationnelles, que proposerait l’UMTS en 2004 ? Un nouveau réseau, ayant nécessité l’installation de milliers d’antennes nouvelles ?” si tant est que les municipalités les autorisent ?” et des débits proches de 500 Kbit/s, cent fois plus lents que Wi-Fi ! Je ne vois pas à quel segment du marché l’UMTS pourra proposer des “killer applications” qui feraient que nous serions prêts à abandonner nos outils existants pour souscrire des abonnements UMTS. Les prévisions concernant les options disponibles en 2004, selon la distance de couverture et la bande passante, démontrent que l’UMTS y fait clairement figure de perdant, de dernier arrivé. Et cela sans présenter un avantage concurrentiel clair.J’espère seulement, avant que des milliards deuros ne soient inutilement dépensés, que des réponses aux questions posées ici seront fournies aux industriels et aux investisseurs potentiels.(*) [email protected]
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