Téléphones mobiles, internet des objets, voitures connectées… Les communications sans fil ne cessent de croître sans que l’on puisse entrevoir une fin à cette évolution. Il en existe pourtant une : le spectre de fréquence. C’est une ressource rare que les autorités nationales et internationales compétentes en la matière tentent de gérer avec beaucoup de parcimonie. Généralement des paquets de fréquences sont alloués de manière statique à des opérateurs au travers d’un processus d’enchère ou d’un appel à projet.
Mais pour la DARPA, l’agence R&D de l’armée américaine, cet façon de faire n’est pas efficace et ne permettrait pas d’assurer la croissance des communications sans fil dans le futur. Elle pense qu’il faut radicalement changer la méthode d’allocation des fréquences et passer du mode statique actuel vers un mode totalement dynamique. « Attribuer des fréquences fixes à certains usages sans tenir compte de la demande réelle à chaque moment est tout simplement trop inefficace pour répondre aux besoins actuels et risque de saper la fiabilité des technologies sans fil », a estimé William Chappel, directeur Microsystems Technology à la DARPA, à l’occasion de la conférence Dynamic Spectrum Sharing Summit, qui s’est tenu à la Las Vegas la semaine dernière.
Un chèque de 2 millions de dollars à la clé
Selon la DARPA, l’idéal serait que les modules radios soient capables de sélectionner à la volée la fréquence la plus adaptée en fonction de l’importance de la communication et de la disponibilité du réseau. Tout le monde aurait ainsi accès à un grand pool de fréquences géré de manière dynamique et en temps réel. Mais comment faire ? Selon la DARPA, ce problème pourrait être résolu grâce à l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique (machine learning), un domaine dans lequel des progrès spectaculaires ont été réalisés ces dernières années.
Pour trouver cette nouvelle technologie de rupture, l’agence américaine va organiser de 2017 à 2020 un concours baptisé « Spectrum Collaboration Challenge ». Les équipes de chercheurs qui souhaitent y participer devront démontrer leur technologie d’allocation dynamique dans le cadre d’un énorme banc de test baptisé « Colloseum » que la DARPA mettra à disposition. La meilleure équipe partira avec un chèque de 2 millions de dollars.
Ce n’est pas la première fois que la DARPA organise ce type de concours. Un challenge de ce type est actuellement en cours dans le domaine du piratage, l’objectif étant de créer des machines-hackers (cf. lien ci-dessus).
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