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Et si la prochaine box de Free n’en était pas une ?

Le retard de lancement de la Freebox V7 s’expliquerait-il par une innovation technologique majeure ? On a envie de le croire.

Elle sera « haut de gamme », « disruptive », « ne correspondra à rien de ce qui existe déjà ». Elle, c’est la Freebox V7, la remplaçante très attendue de l’actuelle Freebox Révolution promise par Xavier Niel depuis plus de deux ans… mais qui est devenue une véritable arlésienne
Pendant que les concurrents sortaient leurs nouveaux boîtiers premium (nouvelle Livebox chez Orange ou encore Zive Box de SFR), le trublion présentait une version Mini 4K, mais toujours pas de successeur de son boîtier star.
Pourtant, Free donnait le « la » depuis 17 ans en France sur le marché de l’accès à Internet : c’est lui qui a inventé le premier boîtier ADSL, lui encore qui a donné le coup d’envoi du triple play.

La Freebox V7 n’est pas encore dans les cartons

Le 7 mars dernier, lors d’une conférence de presse, le directeur général d’Iliad Maxime Lombardini, confirmait que la Freebox V7 était encore à l’ordre du jour et qu’une équipe était mobilisée à plein temps au siège même du groupe à Paris. A peine concédait-t-il « qu’une année de glissement » était possible par rapport aux dernières annonces de Xavier Niel. Ce qui nous mène fin 2017. Las ! Lors de la convention annuelle des communautés de freenautes le 20 mai dernier, le fondateur de Free s’est montré très prudent sur le sujet, allant même jusqu’à glisser qu’ « elle n’était pas chez lui », ni « dans les cartons ».

https://twitter.com/UniversFreebox/status/865857497839652864

Dans le même temps, il a réaffirmé des ambitions très fortes. Pas question d’améliorer une box déjà existante. « Qu’est-ce qu’on est capable d’inventer qui n’a pas encore été fait ? », a-t-il lancé. Après ça, forcément, on attend une vraie rupture technologique. Mais laquelle ? Voici quelques pistes qui nous titillent… 

La Freebox Revolution
Free – La Freebox Revolution

Premier indice : Xavier Niel confie aux freenautes que l’une de ses principales préoccupations, c’est le débit qui arrive chez l’abonné.

https://twitter.com/SebastienPalais/status/865858511435165696

L’enjeu est d’offrir un maximum de débit. Que l’abonné soit raccordé à la fibre ou à l’ADSL, Free veut doper nos vitesses de connexion à Internet. Reste à savoir comment.

Et pourquoi pas une box hybride ?

Plusieurs hypothèses sont envisageables. L’une d’elles serait de commercialiser une box hybride ADSL/4G qui basculerait automatiquement du signal 4G au signal ADSL et inversement suivant la qualité de réception du signal. Ce serait une nouveauté en France où Orange, et Bouygues Telecom ont fait le choix de proposer des routeurs 4G à usage fixe réservés aux zones rurales, là où la fibre optique n’est pas prête d’être installée et où la couverture mobile est suffisante. SFR a suivi le mouvement mais en réservant sa box 4G aux professionnels.

Mais pour cela, il faudrait que le réseau 4G de Free Mobile soit dimensionné pour ce nouvel usage. Or, il n’est à ce jour que le quatrième opérateur en termes de couverture, même s’il annonce pouvoir atteindre 85% de la population d’ici à la fin de l’année. Deuxième problème, les risques de congestion dans le cas où l’opérateur souhaiterait proposer ce type de box en zones urbaines, là où son réseau est déjà très sollicité. C’est une option qui avait été étudiée par Orange avant d’être écartée en raison de l’encombrement que cela aurait provoqué. Pour l’heure, Free interdit à ses abonnés mobiles d’utiliser leur offre à 19,99 euros par mois avec data illimitée pour connecter un routeur 4G à usage fixe.

La 4Gbox de Bouygues Telecom.
Lionel Morillon/01net.com – La 4Gbox de Bouygues Telecom.

Free peut doper le débit de sa fibre

Comme Bouygues Telecom et SFR, Free assure jusqu’à 1 Gbit/s en débit théorique descendant pour le FttH (fibre jusqu’à l’abonné). En débit montant, il offre 200 Mbit/s, contre 250 pour Bouygues Telecom. L’opérateur pourrait non seulement augmenter le débit de ses abonnés en upload, mais également en download. Les infrastructures installées le permettent en effet. Ainsi, Orange nous a confirmé qu’il pourrait être capable à ce jour de délivrer plus d’1 Gbit/s à ses abonnés. Mais étant donné le nombre infime de clients qui seraient en mesure d’en profiter, il préfère investir prioritairement dans le déploiement du FttH sur le territoire. Cela nécessiterait, en revanche, des aménagements des infrastructures en place… et de produire des box et des terminaux qui supportent cette vitesse en fin de parcours.

Au Japon, un opérateur a d’ailleurs déjà proposé des offres à 2 Gbit/s. Des chercheurs ont même atteint des débit supérieurs à un térabit. Mais en laboratoire et avec du matériel expérimental. 

Rappelons que Free faisait état de 310 000 abonnés à son offre fibre, à la fin de l’année 2016. Il comptait également 4,4 millions de prises raccordables en FttH en France au mois de mars dernier. Un chiffre qu’il aimerait porter à 9 millions d’ici fin 2018 et 20 millions d’ici fin 2016, d’après les informations communiquées lors des résultats financiers annuels d’Iliad.

Un seul boîtier pour la connexion et la TV

Free distribue actuellement trois box. Concernant l’entrée de gamme, il continue de déstocker sur le site Vente privée sa Freebox Crystal qui date de 2013. Mais sur son site, il ne commercialise plus que la Freebox Mini 4K de 2015 avec une offre triple play à 29,99 euros par mois.
Le créneau haut de gamme est occupé par la Freebox Révolution, lancée en… 2010. Elle est accessible via une offre triple play à 39,99 euros par mois. A chaque fois, les dispositifs comprennent deux boîtiers : un pour le réseau et l’autre pour la télévision. Le boîtier TV de l’offre Mini 4K peut également être commandé en option (1,99 euros par mois), pour équiper un second téléviseur dans la maison.  

Une hypothèse serait que la Freebox V7 se résume à un seul petit boîtier. A la manière de la Box THD 4K de SFR, qui a réussi le tour de force de fusionner le tout en une seule grosse box. On y retrouverait tout ce qui a fait la force du décodeur Freebox Révolution : tuners, disque dur, mémoire flash, processeur, lecteur Blu-ray, enceintes, etc. Avec en plus l’intégration des technologies Bluetooth et NFC.

Le dos de la box 4K de SFR.
SFR – Le dos de la box 4K de SFR.

Des fonctions dans le cloud

Et puis, il y a une autre option, plus extrême… Xavier Niel va-t-il se lancer dans la box virtualisée ? Pas forcément au sens où l’entendent ses rivaux Bouygues Telecom et Orange qui promettent à moyen terme la disparition du boîtier TV et le maintien d’un seul petit routeur pour la connectivité. Le patron de Free a déclaré qu’il n’était pas fan de cette vision et juge même que la disparition du disque dur du boîtier TV n’a pas de sens. En même temps, on se souvient qu’il avait aussi déclaré qu’il ne ferait jamais de box Android TV… alors qu’il a fini par sauter le pas avec sa Freebox mini 4K.

Admettons qu’il ne veuille pas virtualiser le décodeur. Il pourrait toutefois franchir le pas côté réseau et offrir à ses abonnés quelques fonctionnalités révolutionnaires stockées dans le cloud.

Shadow

Nous avons interrogé les Français de la start-up Blade qui ont développé Shadow, un PC gaming dans le cloud. Le service, qui repose sur une formule d’abonnement, compte plus de 3000 utilisateurs. « La virtualisation des box va créer de nouveaux usages comme le fait de pouvoir se connecter à plusieurs sur la même cession pour jouer ou pour travailler », nous explique Emmanuel Freund, le cofondateur de Blade. « On pourra aussi ouvrir son accès à n’importe quel ami et piloter l’ordinateur de son grand-père à des kilomètres de distance », ajoute-t-il. Car l’utilisateur sera en mesure de créer un véritable réseau virtuel qu’il administrera à sa guise.

Les esprits critiques objecteront que seuls des internautes bénéficiant d’une connexion à la fibre optique, avec un très bon débit, et un ordinateur avec un processeur puissant, pourront profiter d’un tel dispositif. Ce n’est pas l’avis des créateurs de Shadow qui ont déjà réussi à afficher des images 4K avec une connexion à 20 Mbit/s sur des PC basiques. Mais pour y parvenir, il faut pouvoir s’appuyer sur de nombreux serveurs, inventer de nouvelles technologies de cloud computing, des protocoles de transfert… comme l’on fait les fondateurs de Shadow. Il se trouve que la maison mère Iliad conçoit et exploite des datacenters avec sa société Iliad Datacenter. Free pourrait donc relever ce défi. Allez, on parie ?! 

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur la prochaine Freebox en répondant à ce sujet :


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Amélie Charnay