Bientôt la fin des URL dans nos navigateurs ? C’est en tout cas le chemin que veulent suivre les développeurs du navigateur de Google. La version 69 – qui célèbre les dix ans de Chrome – n’affiche désormais plus le préfixe http:// en début d’URL. Cela n’est pas nouveau, Safari d’Apple le fait depuis longtemps, mais son apparition dans un navigateur aussi populaire que Chrome change la donne.
Dans une interview donnée à Wired, plusieurs membres de l’équipe de développement du logiciel expliquent la réflexion derrière cette décision. « Les gens ont du mal à comprendre les URL, argumente tout d’abord Adrienne Porter Felt, une responsable de l’ingénierie de Chrome. Elles sont difficiles à lire, il est compliqué de savoir à quelle partie d’elles ont peut faire confiance et plus généralement, je ne pense pas que les URL fonctionnent bien pour communiquer l’identité d’un site ».
L’URL, un système plus vraiment idéal
N’en jetez plus, on comprend que la bonne vieille adresse web n’est plus vraiment en odeur de sainteté du côté de Google. D’autres arguments enfoncent le clou : avec la popularisation des smartphones, la taille de la barre d’adresse des navigateurs s’est réduite et ne peut parfois plus l’afficher en entier. Cela entraîne des problèmes de sécurité, notamment à cause du « typosquatting ». En inversant par exemple deux lettres dans une URL, une personne malveillante peut rediriger l’utilisateur d’un navigateur vers un site malintentionné sans qu’il s’en rende compte.
Reste qu’il va être difficile de s’accorder sur la solution qui pourrait remplacer les URL, héritage des débuts du Web. L’Uniform Ressource Locator sert en effet à dispenser l’utilisateur de saisir l’adresse IP du site en question ; ce qui était déjà en soi une avancée puisqu’elle évitait d’avoir à saisir une suite de chiffres pas très parlante.
Google tente des choses, dans son coin
En 2014, Google avec déjà fait un premier essai avec une présentation baptisée « origin chip ». L’adresse du site était réduite à sa plus simple expression dans ce qui ressemblait à un bouton accolé à l’omnibox. Mais la société avait finalement fait machine arrière face à la levée de boucliers des utilisateurs.
« Quand vous faites un changement, tout le monde prend peur, constate Parisa Tabriz, la directrice de l’ingénierie de Chrome. Quoi que nous fassions, je sais que cela sera controversé. Ça prendra juste un long moment ». Il faudra surtout que tous les acteurs s’accordent sur le système qui remplacerait l’URL. Jusqu’à preuve du contraire, Google ne représente pas encore le Web à lui tout seul.
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