“Sans poésie, tout serait moche, on n’aurait rien dans la caboche.” Pierre Lartigue, poète contemporain édité par la maison Le temps qu’il fait ( www.letempsquilfait.com), aurait pu faire de ce vers mignonnet le slogan de la 4e édition du Printemps des Poètes ( www.printempsdespoetes.com), une manifestation soutenue conjointement par le ministère de l’Éducation nationale et celui de la Culture, qui veut signifier l’urgence du retour de la poésie dans nos univers décharnés.L’excellente idée des organisateurs ? Surprendre, bousculer, provoquer la rencontre avec cette esthétique du langage dans les lieux les plus quotidiens. Des dizaines de villes donneront à lire des bannières poétiques sur les murs des lieux publics (les bâtiments culturels de Clermont-Ferrand, les universités de Marseille, etc.), ou mettront en branle leurs “brigades d’intervention poétique”, troupes de comédiens déclamant des poèmes (dans le métro lyonnais, dans certains bus parisiens, au Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, etc.). Dans la capitale, le programme est royal et le plus souvent gratuit : “soirée poétique” à la Mutualité, le 11 mars (21 heures, entrée libre, avec Laurent Terzieff, Michel Piccoli et Hubert Reeves, sur le thème de la poésie comme engagement de vie), mais aussi au très branché Flèche d’or café, le 13 mars (18 heures, entrée libre, www.flechedor.com) ou à La Maroquinerie, le 15 mars (de 20 h 30 à 22 heures, entrée libre, lectures en langue française et espagnole) ; spectacle poétique à la Chapelle Royale du château de Versailles, le 12 mars (21 heures, entrée libre) avec lecture de vers contemporains par Martine Chevallier et Cécile Brune, de la Comédie française.Sur internet, la poésie aussi est à la fête, avec une pléthore de sites dédiés à sa célébration, et même à son renouveau. Parmi les incontournables, www.diplomatie.fr/culture (cliquez sur “bibliothèque”, puis “De la poésie”), un florilège de 365 poèmes de langue française, à consulter par auteurs, thèmes, école ou date ; www.poetes.com, qui se consacre à la poésie romantique et symboliste, ou www.franceweb.fr/poesie, pour lire et écouter en ligne du Villon, Cendrars, Louise Labbé, et s’ouvrir aux poètes étrangers (cliquer sur “Du monde entier”). Plus original et plus expérimental, des sites explorent les arcanes de la poésie multimédia : le département hypermédia de l’université Paris VIII, sous la direction de Jean-Pierre Balpe, met en ligne son “générateur de textes”, version informatique de l’écriture automatique chère aux surréalistes ( www.labart.univ-paris8.fr/gtextes/), tandis que l’Atelier de littérature assistée par la mathématique et les ordinateurs (Alamo) propose ses poèmes réalisés à partir d’un logiciel interactif d’aide à la création littéraire ( indy.culture.fr/alamo/rialt/). De son côté, Tapin (Toute action de poésie inadmissible sur le net) invente la poésie cinétique, mélange de prose interactive et d’animations sonores ( www.multimania.com/tapin/). Des expériences de cyberpoésie qui ne sont pas toujours convaincantes (ou pas encore rentrées dans nos m?”urs ?), mais qui ont le mérite de donner un nouveau souffle à un genre littéraire qui transcende les mots les plus ordinaires en chants d’amour, de haine, de vie… d’une fulgurance et d’une vérité à nulle autre pareille.“Printemps des poètes “, du 11 au 17 mars au 01 53 800 800
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