L’entreprise VMware, créée en 1998, a bientôt huit ans d’expériences en matière de virtualisation de serveurs. Son logiciel phare, ESX Server, est disponible depuis près de quatre ans. La solution se distingue par son
architecture exclusive basée sur une couche d’abstraction de type hyperviseur qui seule gère les ressources physiques de l’hôte. Les machines virtuelles n’accèdent jamais directement à la couche physique.
Une architecture réellement multienvironnement
L’hyperviseur ESX exploite le principe de la translation binaire, la seule capable d’intercepter l’ensemble des appels système afin de masquer totalement le niveau d’exécution dit ring 0. La solution est aussi réellement
multi-OS, puisqu’elle permet l’exploitation en parallèle d’environnements Windows, Linux, mais aussi Novell. Les partenaires de l’éditeur, qu’il s’agisse des principaux constructeurs qui proposent ses produits en OEM avec leurs serveurs, des SSII et
autres intégrateurs de solutions interrogés sont unanimes : la solution ESX est la seule véritable infrastructure logicielle de virtualisation en environnement x86 multiserveur.Parmi ses mérites évoqués, une stabilité à toute épreuve, mais, plus que tout, la puissance de l’écosystème qui entoure le socle de virtualisation sans qui la solution perdrait beaucoup d’intérêt. Cet écosystème regroupe des
options comme VirtualCenter Management, permettant de gérer l’ensemble des VM sur l’ensemble des serveurs physiques à partir d’un même point d’administration, ou VMotion, permettant de réallouer dynamiquement, selon le niveau de charge, les VM d’une
machine physique à une autre de façon transparente. ESX permet aussi de gérer des clusters entre VM, chacune pouvant exploiter jusqu’à 2 CPU (via l’option SMP).Conséquence, la solution est le plus souvent mise en ?”uvre pour virtualiser des applications critiques : ‘ Nos clients optent pour notre solution en lieu et place des architectures de
type cluster, la souplesse en plus. En effet, le principal problème du cluster est qu’il est quasi impossible de prévoir son évolution dans le temps ‘, précise Sylvain Sioux,
consultant technique chez VMware. Certains clients auraient même déployé du grid computing de production entre VM.Nos tests montrent qu’avec ESX, l’administrateur contrôle totalement son système virtualisé dont il peut optimiser très finement les ressources physiques. Une raison pour laquelle une grande banque française a pu monter
32 machines virtuelles pour ses applications NT 4 critiques sur un même serveur Quad. Reste que l’installation de la solution construite sur un noyau Linux n’est accessible qu’aux spécialistes aguerris, ce qui explique que l’éditeur oblige ses
partenaires ESX à être certifiés par ses équipes avec une formation d’une semaine.Pour contrer la concurrence, l’éditeur fourbit ses armes avec notamment l’ouverture d’une partie de son code afin de rallier à sa cause un nombre croissant d’éditeurs et de constructeurs. Il y a encore un an, seuls
15 éditeurs proposaient une gestion de leurs solutions en environnement ESX. Ils sont aujourd’hui plus de 60 avec des acteurs aussi renommés que Citrix, Computer Associates, BEA, Hyperion, Cognos, IBM, Legato, McAfee, Oracle, Sybase.
Ce qui est rare est cher
Dès début 2006, la version 3.0 du système offrira la gestion de 4 CPU et 16 Go de RAM au niveau de chaque VM, et tirera parti des technologies Intel VT et AMD Pacifica. Courant 2006, le service Capacity Planner devrait
permettre de déployer une sonde chargée de déterminer celles qui sont virtualisables. À même de proposer des fonctions pour l’heure encore exclusives, ESX Server demeure une solution onéreuse, ce dont l’éditeur a bien conscience.C’est pourquoi il pousse la commercialisation de packs dénommés VIN (Virtual Infrastructures Nodes), comprenant la licence ESX, l’extension SMP biprocesseur, l’agent VirtualCenter et le module VMotion pour
5 000 dollars, deux VIN étant requis pour un système Quad… tout de même. La console d’administration des agents VirtualCenter est, à elle seule, vendue 5 000 dollars.
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