La cession à 100 % d’Estel, ” l’opérateur télécoms des Alsaciens “, à Completel marque en réalité la fin de deux ambitions. ES ne sera définitivement pas la tête chercheuse d’EDF dans les services télécoms voix et données pour les particuliers et les entreprises. Quant à Swissphone, qui était le partenaire 50/50 d’ES dans Estel, il renonce pour toujours à sa stratégie ” Heart of Europe “, qui avait consisté pour lui à déborder sur les régions frontalières de ses voisins (Alsace, Bavière, Autriche et plaine du Pô).
Tous deux veilleront néanmoins à réussir le transfert de propriété. ES restera client d’Estel pour ses propres besoins télécoms, et s’est engagé à l’aider dans la recherche de nouveaux clients. Swissphone a, pour sa part, promis de fournir au repreneur une assistance technique pendant une période transitoire.
Comme on sait, l’opérateur historique helvétique a préféré recentrer sa stratégie de développement international sur les services mobiles. Toutes ses activités en France seront donc désormais regroupées au sein de sa filiale Debitel France, qui pour l’année 2000 avançait un chiffre d’affaires de 163 millions d’euros. La marque Debitel est également présente dès à présent sur les marchés allemand, danois et néerlandais ainsi qu’en Slovénie. Beaucoup plus importante, Debitel Allemagne avait, quant à lui, réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros, en progression de 32 % sur 1999.
Avec Estel, qui est en cours de certification ISO 9001, Completel hérite de 2000 abonnés téléphoniques résidentiels, de plus de 700 clients professionnels et de plus de 200 clients entreprises, parmi lesquels le Crédit Mutuel, premier réseau d’agences bancaires en Alsace, ainsi que le quotidien L’Alsace, d’ailleurs contrôlé par le Crédit Mutuel. Cette base clients avait généré en 2000 un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’euros, contre 1,4 million en 1999.
Le maillon manquant
Completel hérite également de 35 collaborateurs expérimentés, mais, surtout, il met la main sur une infrastructure optique régionale de 350 km, comprenant dès à présent une amorce de boucles optiques urbaines à Strasbourg et à Mulhouse, deux bassins économiques à fort potentiel.
Après Paris, Lyon, Marseille/Aix-en-Provence, Lille, Grenoble, Toulouse, Nantes, Nice/Sophia-Antipolis, Berlin, Essen, Munich et Nuremberg, le repreneur sera donc présent désormais dans 14 métropoles. Il acquiert le maillon qui lui manquait.
“Nous étions restés volontairement à l’écart de l’Alsace, a reconnu Jérôme de Vitry, président de Completel France et directeur général de Completel Europe, pour ne pas être numéro deux derrière Estel, qui affichait la même stratégie.”
Au premier trimestre 2001, Completel avait, pour sa part, réalisé un chiffre d’affaires de 19,7 millions d’euros, en augmentation de 30 % par rapport au trimestre précédent et de 688 % par rapport au premier trimestre 2000. Au cours de cet exercice, Lyon a même été la première ville où il enregistre un Ebitda positif.
Au 31 mars dernier, il disposait encore d’une trésorerie de 359,6 millions d’euros. Même après l’acquisition d’Estel SA, qui devrait être finalisée à la fin du mois de juin prochain, il a donc toujours la certitude de pouvoir financer intégralement son plan de développement (www.completel.fr) (www.swisscom.com) (www.debitel.fr) (www.estel.fr).
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