Le 29 février 2012, 15 h 30 : une étape supplémentaire dans la gestation de Windows 8 est franchie. Des dizaines de milliers d’internautes prennent d’assaut les serveurs de Microsoft pour télécharger la Consumer Preview, nouvelle version de démonstration du prochain système d’exploitation de Microsoft après la Developer Preview mise à disposition en septembre 2011. Dans le même temps, au Mobile World Congress de Barcelone, Steven Sinofsky (le patron de la division Windows de l’éditeur) montre, en compagnie de plusieurs autres responsables, les principaux changements apportés par cette mouture préliminaire du système ; ils soulignent que plus de 100 000 modifications de code ont été apportées entre ces deux versions. À la fin de leur présentation, ils annoncent que des internautes de plus de 70 pays sont en train de télécharger la Consumer Preview. Et en 24 heures, la version a été récupérée par plus d’un million de personnes dans le monde.
Ces chiffres sont encourageants pour Microsoft, qui sait que les utilisateurs habitués à Windows vont être déstabilisés par cette version très différente des précédentes. Tout comme lors de la préparation de Windows 7, l’éditeur fournit très tôt des versions d’essai au plus grand nombre, pour que chaque technophile puisse s’approprier les grandes nouveautés et la philosophie générale du système. Démarche indispensable. Bien que reposant sur des fondations similaires, Windows 8 offre une présentation différente de Windows 7.
Deux aspects : l’un, familier, c’est le Bureau, assez proche de ce que l’on connaît sur les versions actuelles du système. L’autre, c’est Metro qui représente un tout nouvel univers. Prolongement de l’interface des mobiles sous Windows Phone, il présente un ensemble de grandes icônes animées – des tuiles – qui se prêtent à un usage du bout des doigts sur un écran tactile. C’est là l’une des épreuves auxquelles Microsoft est confronté : transformer Windows pour l’adapter aux particularités des nouvelles générations d’ordinateurs, tels que les PC tout-en-un tactiles et les tablettes. Microsoft emprunte ainsi le chemin inverse de Google, qui a adapté pour des tablettes un système d’exploitation initialement conçu pour des smartphones.
Des changements bouleversants
Une fois la session ouverte, l’utilisateur n’arrive pas sur le Bureau, mais directement sur Metro, quel que soit l’appareil : ordinateur ou tablette. Cela a un effet direct sur un des éléments de Windows les plus importants depuis Windows 95 : dans Windows 8, lorsqu’on passe sur le Bureau, le fameux menu Démarrer n’est plus présent ! En fait, on peut considérer que Metro est un menu Démarrer géant… Mais ce simple changement va bousculer les habitudes de millions de personnes. Il faudra également apprendre à jongler entre Metro et le Bureau, qui ne sont pas uniquement des interfaces, mais bien deux environnements distincts pour exécuter des applications : sur le Bureau s’ouvrent tous les logiciels classiques, tous les exécutables que vous avez utilisés jusqu’à présent sous Windows (Office, Chrome, VLC, votre suite de sécurité…). Dans Metro s’ouvre une nouvelle génération d’applications, dites “ immersives ” : elles s’exécutent en plein écran, sans bordure de fenêtres (pas de boutons pour réduire la taille ou pour fermer) et sont “ mises en pause ” lorsqu’on lance une autre application : on ne les ferme pas. Particularité de celles-ci, elles sont conçues à l’aide de la nouvelle interface de programmation WinRT (Windows Runtime), ce qui leur permet de fonctionner aussi bien sur un ordinateur à processeur x86 (Intel, AMD) que sur les futures tablettes Windows à processeur ARM.
Cette nouvelle génération de matériels représente un enjeu de taille pour Microsoft, qui s’est fait distancer par la concurrence en matière de tablettes. Fondamentalement, l’éditeur est en terrain de connaissance : il a déjà conçu des systèmes pour la famille de processeurs ARM, en particulier Windows CE, intégré à divers appareils comme des ordinateurs de poche ou des GPS. Pour les tablettes, l’éditeur a préféré modifier le Windows installé sur des millions de PC dans le monde pour en faire une version spécifique, Windows on ARM (WOA). Pour parodier une vieille publicité, ça a l’allure de Windows 8, ça a le goût de Windows 8, mais ça n’est pas Windows 8 ! Une différence fondamentale entre les deux : WOA ne sera pas en mesure de faire fonctionner les programmes écrits pour les processeurs x86, aucune forme d’émulation n’étant prévue, alors que Windows 8 pourra lancer aussi bien les applis x86 que WinRT. Mais pour le moment, WOA n’est pas encore sorti des bureaux de Microsoft ; la Consumer Preview de Windows 8 se limite aux ordinateurs à puce Intel ou AMD, 32 ou 64 bits. Et elle nous a donné bien du grain à moudre.
La Consumer Preview au banc d’essai.
Nous avons en effet fait partie du premier million d’internautes dans le monde ayant téléchargé et essayé cette version préliminaire, dont l’interface est en français contrairement à la Developer Preview. Pour nous qui avons vu défiler les moutures de Windows au fil des ans, ce Windows 8 s’annonce plein de surprises mais aussi de contradictions et de frustrations. La rapidité et la simplicité de l’installation nous ont séduits, la stabilité et la réactivité de l’ensemble aussi : les équipes de Microsoft ont bien travaillé sur les fondamentaux du système. D’autres éléments nous ont laissés plus perplexes, comme l’utilisation et l’intérêt de Metro dans certaines situations. Et cela, après avoir testé la Consumer Preview sur différents types de machines : PC classique, ordinateurs tout-en-un avec écran tactile monopoint ou multipoint, et même une tablette tactile (à processeur x86, précisons-le). Nous avons passé en revue les principales nouveautés, dont le store, le magasin d’applications intégré au système qui, à la manière de l’App Store d’Apple, permet d’enrichir Metro avec des applications adaptées. Nous avons compilé nos avis, contrastés, après plusieurs jours de prise en main.
Et si vous souhaitez, vous aussi, tenter l’expérience de Windows 8, nous vous expliquons dans les pages suivantes les différentes manières de procéder, de façon à ne perdre aucune donnée. Sachez, par ailleurs, qu’il ne faut pas une configuration très puissante pour faire tourner cette version d’essai : un processeur à 1 GHz, 1 Go de mémoire, 16 Go sur le disque dur suffisent (20 Go en 64 bits). Bref, ça peut tourner – avec quelques limitations cependant dans Metro – sur un netbook ! Et après avoir testé, n’hésitez pas à nous faire part de vos impressions, que ce soit sur notre page Facebook (www.facebook.com/microhebdo), sur notre forum (http://goo.gl/wAFVC) ou encore par mail ([email protected]). Vos avis et retours d’expérience nous intéressent ! Vous avez le temps : la Consumer Preview fonctionne jusqu’au 16 janvier 2013.
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