Zero Motorcycles est une société californienne qui propose aux pilotes de deux roues de… passer au vert. La Zero S ZF13 est, en effet, une moto électrique et elle nous a très agréablement surpris lors de nos tests. Proche d’une moto thermique traditionnelle, nous lui trouvons une ressemblance avec la MT-07 du constructeur Yamaha. Et cela ne se limite pas qu’au look, mais aussi aux performances.
Accessible dès le permis B
La Zero S ZF13 est dite « équivalente à 125 cm3 ». Ainsi, pour la conduire, il vous suffit d’être détenteur d’un permis B et d’avoir passé la formation de 7 heures (à moins d’avoir été assuré sur un 125 cm3 ou plus avant 2015). Mais on vous le dit sans détour, la Zero S n’a rien à voir avec un 125 cm3.
Son look de vraie moto regonfle l’estime du pilote. Tandis que le plaisir qu’elle procure estompe les désagréments d’une conduite très portée sur l’avant (les poignets doivent encaisser) et l’absence d’une bulle (ou saute-vent) pourtant indispensable pour éviter d’avoir à lutter contre le vent.
Pour autant, malgré son poids de 185 kg (pour cette version ZF13), la Zero S se conduit vraiment très bien. Les batteries installées entre les jambes et le châssis assez rigide permettent de manœuvrer la chose sans problème et d’être rapidement en confiance… mais toujours sur le qui-vive. En effet, la Zero S ne fait aucun bruit lorsqu’elle roule. On ne vous fait pas de dessin, mais remonter les files entre les voitures comporte encore plus de risques qu’avec une moto classique.
Des performances de roadster
Ce petit bolide électrique accélère fort, presque, autant qu’un 700 cm3. Le couple annoncé est d’ailleurs de 95 N.m, là où celui d’un 125 cm est d’environ 10 N.m (pour une Honda CB125 par exemple), 68 N.m (6500 tr/min) pour la Yamaha MT-07 et, pour finir la comparaison, de 114 N.m (à 10 500 tr/min) pour la monstrueuse Honda CR1000.
Et si ces chiffres – qui ne sont que des données des constructeurs – ne vous évoquent rien, retenez alors que la Zero S abat le 0 à 100 km/h en à peine 6 secondes dans nos conditions de tests. Sur piste (et en fonction du poids du pilote), elle pourra sans doute faire un peu mieux. Mais déjà, on vous l’assure, l’instantanéité de la puissance de cette moto électrique permet de démarrer fort et de déboîter aussi. Quelle que soit la vitesse, le moteur de 11 KW se montre plutôt disponible pour relancer la moto. Pas de problème, par exemple, pour passer de 90 à 130 km/h en un quelques secondes. Mais à 130 km/h, plus rien : le bridage électronique entre en jeu et c’est la seule limitation technique de cet équivalent 125 cm3.
À noter que la Zero S est également proposée en version « Full Power », au même prix (environ 16 000 euros) sur laquelle la vitesse sera bridée cette fois-ci à 180 km/h, mais il faudra être détenteur du permis A pour pouvoir l’acheter.
Adopter une conduite intelligente
Évidemment, en fonction de la conduite adoptée et du mode de puissance choisi (éco ou sport), un plein de la Zero S assure entre 130 et 180 km d’autonomie. À noter qu’un mode Custom est également disponible. Celui-ci permet au conducteur d’ajuster la vitesse de pointe, la puissance de la récupération et du couple via l’application Zero Motorcycles (disponible sous iOS et Android) une fois le smartphone connecté en Bluetooth à la moto.
De 130 à 180 km d’autonomie, mais pourquoi un tel écart ? Et bien tout simplement parce que cela dépend beaucoup de la capacité du pilote à adopter une conduite intelligente. Une conduite sportive, en mode sport, vous procurera beaucoup de plaisir, mais aura un impact évident sur l’autonomie qui avoisinera alors plutôt les 100 à 130 km. Une conduite plus douce, utilisant le frein moteur pour ralentir progressivement tout en récupérant de l’énergie, permettra de dépasser les 150 km d’autonomie. Pour faire encore mieux, il faudra y aller en douceur, y compris à chaque démarrage au feu. Bref, nous le disions : une conduite intelligente.
Le coût de la recharge
Cette Zero S ZF13 embarque un pack batterie de 13 Kw/h. Le plein ne devrait donc pas dépasser les 2 euros en fonction du fournisseur d’électricité. Il pourrait même descendre aux alentours de 1,30 euro pour les abonnés à la double tarification. Difficile de faire moins cher du kilomètre.
Cette dernière donnée est évidemment celle à prendre en compte avant l’achat de la moto. Mais dans le calcul qui permettra de définir le temps nécessaire pour amortir une moto électrique à 16 000 euros versus une moto classique (qui coûte moitié moins cher pour un modèle à l’accélération équivalente), il faut aussi y ajouter les frais d’entretien (vidanges, filtres, etc.) qui se limite peu ou prou à l’usure des plaquettes et des pneus sur la Zero S.
Enfin, à l’image d’une moto classique, le concessionnaire Electrique Motorcycle (70 boulevard Beaumarchais, 75 011 Paris) nous ayant prêté la moto, nous indique qu’il est possible d’équiper la Zero S d’une bulle (à partir de 200 euros), mais aussi d’un « Power Tank » apportant 2,8 Kh/w de batterie supplémentaire (2700 euros), d’un « charge tank » (2300 euros), permettant de refaire le plein en 1h seulement sur des bornes de recharge rapide, ainsi que de compartiments pour transporter des affaires. Car vous l’aurez sans doute remarqué, la Zero S ne dispose pas franchement de place arrière, sauf pour un passager vraiment mince… qui devra vraiment bien s’accrocher.
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