Avec 300 000 exemplaires écoulés, la Nissan Leaf de première génération est tout simplement LE véhicule électrique le plus vendu au monde. Précisons tout de même que sur notre marché français, c’est sa cousine la Renault Zoé, qui squatte depuis longtemps le haut du tableau avec 15 000 immatriculations en 2017 contre 2500 pour la Leaf sur la même période.
Mais sur ses 7 ans de carrière c’est bien l’électrique de Nissan qui remporte la palme mondiale, d’autant que la Leaf et la Renault Zoe (plus petite) ne jouent pas dans la même catégorie. Si vous êtes initiés aux termes automobiles, la Zoe est un véhicule de segment B alors que la Leaf se place sur le segment C face, par exemple, à l’e-Golf de Volkswagen… mais surtout face à la future Model 3.
La concurrente d’une Tesla Model 3… qui n’arrive pas
Quoi qu’il en soit, la nouvelle Leaf arrive en France – les premières livraisons se feront en février – avec des promesses telles que l’intégration des technos ProPILOT. Rappelons que sous cette appellation se cachent toutes les briques technologiques concernant les aides à la conduite et, surtout l’appellation officielle pour l’intelligence Nissan qui équipera, dans le futur, les voitures autonomes de la marque.
Sur cette Leaf, cela se matérialise par un système de maintien sur la voie, une ceinture de capteurs (Nissan Shield, composé de 4 caméras et 12 capteurs à ultra-son) et un régulateur de vitesse actif. Celui-ci n’est pas aussi efficace que la technologie de pilotage automatique de Tesla, mais les premières impressions que nous livre ProPilot sur les routes de Ténérife (où nous avons fait cet essai) sont bonnes. Et combien même la Leaf verrait dans la Tesla Model 3 une réelle concurrente, précisons que cette dernière n’est toujours pas livrée en France et ne devrait pas l’être avant fin 2018-début 2019. Pour preuve, si vous tentez de réserver aujourd’hui une Model 3 sur le configurateur de Tesla, le délai d’attente annoncé est de 12 à 18 mois.
Jusqu’à 415 km d’autonomie annoncés
Désormais équipée d’une batterie 40 kWh, la Leaf 2 rejoint la Zoe dans la cour des véhicules électriques un peu moins anxiogènes. Avec cette nouvelle capacité, Nissan annonce en l’occurrence une autonome de 378 km selon le cycle NEDC. Cela nous permet de nous faire une petite idée de ce que donne la Leaf face à la concurrence mais nous savons d’expérience que ce cycle est le plus souvent trop généreux et ne reflète pas la réalité. C’est pourquoi Nissan a soumis sa Leaf aux tests WLTP (Worldwide Harmonized Ligth vehicules Test Procedure), censés reproduire des conditions d’utilisation bien plus proches de la réalité.
Et les résultats sont intéressants. Sur le cycle WLTP mixte (mélange de ville et voies rapides), la Leaf atteindrait 270 km d’autonomie. Plus impressionnant encore, Nissan évoque même 415 km d’autonomie sur un cycle WLTP urbain.
Mais là encore, entre la promesse et la réalité, il y a un gap. En l’occurrence, lors de notre essai, nous avons plutôt relevé une autonomie d’environ 220 km. Nous sommes loin des 270 km du cycle mixte WLTP. Néanmoins, nous n’en tirerons pas des conclusions trop hâtives et trop dures à l’égard de cette Leaf pour deux raisons.
D’abord, parce que nous étions sur les routes de Ténérife, en direction du volcan « Teide », sur un plateau situé à 2000 mètres d’altitude donc avec beaucoup de dénivelés. L’autre raison, c’est que cette longue montée s’opérait aussi sur une route particulièrement sinueuse qui, dans le cadre de cet essai auto, appelait à une conduite quelque peu dynamique. Dans les deux cas, le véhicule consomme plus.
Avec une conduite plus coulée, plus « eco-friendly », nous sommes rapidement passé de 27 kWh/100 km à 15 kWh/100 km sur les 95 derniers kilomètres de notre essai. De quoi atteindre cette fois-ci les 300 km environ d’autonomie annoncée.
e-Pedal ou comment conduire avec une seule pédale
Grâce à la technologie e-Pedal de Nissan, il devient possible de conduire avec une seule pédale. C’est en tout cas la promesse du constructeur… que nous avons pu vérifier lors des tests. Sur autoroute, en ville comme sur les routes sinueuses de montagne, nous n’avons presque jamais touché à la pédale de frein. Sitôt qu’on lève le pied de l’accélérateur, la Leaf active un frein moteur (puissance max de 0,2g) qui ralentit véhicule et en profite pour récupérer de l’énergie. Cette technologie fonctionne également lors d’un arrêt en côte : e-Pedal se charge alors de freiner le véhicule pour ne relâcher les freins qu’une fois la pédale d’accélérateur enclenchée.
A l’issue de notre test, nous sommes séduits par les prestations de cette Leaf. Certes, comme nous l’expliquons dans notre vidéo, nous attendions mieux sur certains aspects technos (notamment du côté du système multimédia), mais le plaisir de conduite reste là. Le moteur, plus puissant (110 kW contre 80 kW) s’avère réactif et les nouvelles lignes de cette Leaf ne sont pas pour nous déplaire. Enfin, pour ceux qui disposent du budget nécessaire pour acquérir le pack de technos ProPilot (proposé en option suivant les finitions), il ne faut pas hésiter : le régulateur de vitesse est un régal pour un usage au quotidien.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.