Dans la famille Volkswagen, les SUV n’arrivent pas vraiment masqués. Après un VW ID.4 intéressant et un Q4 e-tron remarqué, c’est autour de Skoda, la marque la moins huppée du groupe de profiter de la plateforme MEB.
Naturellement, c’est l’Enyaq, le SUV familial qui profite le premier de cette électrification. Comme souvent chez Skoda l’argument du rapport qualité/prix paraît particulièrement intéressant avec un premier prix qui débute à 36 720 euros, ce qui en fait l’un des SUV électriques familiaux les moins chers du marché.
Notre version d’essai, bénéficiant d’une batterie de grande capacité, se négocie à partir de 48 510 euros.
Design : sobre et familial
Esthétiquement, l’Enyaq est un contrepied parfait de l’ID.4. Aux accents quelque peu futuristes de l’Allemande, Skoda répond par un design très feutré, notamment dans l’habitacle.
Reprenant la calandre iconique de la marque, l’extérieur arbore des traits saillants qui lui donnent pas mal de caractère même s’ils ne versent jamais dans l’originalité. En somme, l’Enyaq est une voiture sobre, et une Skoda avant tout.
Intérieur : un coup dans le fourmilière VW
L’intérieur, lui, est très réussi avec un design assez typique qui suit une ligne horizontale allant d’un bout à l’autre de l’habitacle. Le point d’orgue se trouve au centre de cette ligne avec un grand écran central de 13 pouces, positionné ainsi pour être visible de tous, y compris des passagers à l’arrière (puisqu’on vous dit que l’Enyaq est pensé pour la famille…).
L’OS maison est assez anecdotique mais, tout de même supérieur à ce que propose le groupe allemand chez Seat ou Volkswagen. Comme souvent, les technophiles privilégieront l’option CarPlay ou Android auto, en Bluetooth s’il vous plaît.
En revanche, lors de notre utilisation de CarPlay, nous avons constaté une fâcheuse tendance de notre smartphone à chauffer, voire à se figer, lorsqu’il devait envoyer des informations au système du véhicule.
En matière d’espace, l’Enyaq fait figure d’excellent élève, face à ses cousins du groupe VW d’abord avec un espace intérieur plus spacieux que l’ID.4 et le Q4 e-tron, mais aussi du côté du coffre où ses 585 litres de contenance le placent devant bon nombre de ses concurrents.
De fait, au sein du groupe VW, le SUV électrique tchèque apparaît comme le plus indiqué pour une utilisation familiale.
En définitive, l’habitacle de l’Enyaq n’est pas seulement une franche réussite, c’est également un sacré pied de nez au groupe Volkswagen, qui considère la marque tchèque comme l’entrée de gamme de son catalogue global. Or, en matière de finitions et de qualité des matériaux choisis, le SUV de Skoda est très nettement supérieur à son équivalent chez VW, l’ID.4 pour un prix sensiblement inférieur.
Autonomie : le meilleur élève de la classe MEB
Notre version : Enyaq 80, soit la batterie de 82 kWh, la plus grande capacité disponible sur ce modèle. L’autonomie estimée est de 534 km (WLTP). Comme souvent la réalité est un peu plus cruelle et dépend en partie de votre propension à rouler sur autoroute.
Autrement dit, à plus de 120 km/h la batterie fond comme neige au soleil, et il est plus judicieux de programmer son ravitaillement au bout de 400 km. Pour autant, lors de notre trajet d’essai, l’Enyak nous a surpris par sa consommation. Malgré plus de 200 km d’autoroute, sur un itinéraire qui en comptait 300, la consommation s’est établie à une moyenne de 16,1 kWh/100 km.
Isolée sur les parties de voie rapide, la consommation grimpe à quasiment 20 kWh/100 km ce qui est, étonnamment, inférieur aux 22 kWh/100 km que nous avons constatés à bord de l’ID.4, qui partage pourtant la même plate-forme.
Quant à la capacité de recharge, elle est de 125 kW au maximum, ce qui autorise les possesseurs d’Enyaq à envisager les longs trajets, puisqu’il est possible de passer de 5 à 80% de batterie en 38 mn.
Sur la route, l’Enyaq, ça donne quoi ?
Avec ses formes généreuses et ses dimensions XXL, l’Enyaq pouvait difficilement prétendre à une conduite vraiment sportive. En effet, le grand SUV paye son poids supérieur à deux tonnes, et malgré les performances plus qu’honnêtes de son châssis, il manque parfois de dynamisme. Tout l’inverse d’une Tesla Model Y en somme.
Mais, Skoda semble avoir pris conscience des limites physiques de son gros bébé et a tenté de compenser cette attitude un peu pataude par un confort à toute épreuve. Sur ce point, le bilan est bien plus glorieux.
L’Enyaq invite à une conduite douce (malgré une bonne capacité d’accélération), et c’est dans ce genre de situations que sa motorisation silencieuse, mais aussi son grand confort à bord sont réellement mis en valeur.
En somme, le SUV tchèque a su transformer ses défauts en qualité et s’il doit s’effacer sur l’aspect sportif, il s’exprime pleinement en tant que voiture familiale confortable et agréable.
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Verdict de l’essai
L’Enyaq est assurément un modèle plutôt réussi qui mêle classicisme des formes, sérieux de la conception, et modernité en matière de motorisation. Avec des performances équivalentes à l’ID.4, et une consommation légèrement mieux maîtrisée, il représente une alternative de choix au SUV allemand.
Bien entendu, son avantage réside dans son prix, plus abordable que ses « cousins » chez Audi et VW, surtout à équipement équivalent. Comme eux, il devrait bénéficier dans les prochaines semaines d’une version coupé au profil plus fuyant et plus sportif, qui devrait séduire davantage encore.
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