De la période start-up d’Emailjob, Éric Daemaers, 39 ans, retient surtout les taches sur la moquette, symbole des longues soirées passées à manger des pizzas au coin des ordinateurs. Il officiait alors comme directeur conseil associé B to B chez Publicis Cachemire, notamment sur le budget d’Emailjob. La suite, il faut l’imaginer. Éric Daemaers s’exprime avec emphase mais tient à rester discret sur les raisons qui l’ont amené à quitter le célèbre groupe de publicité pour le site de recrutement en ligne. Il préfère s’enorgueillir du fait que “nombre de clients de Publicis sont restés en contact avec Éric Daemaers“. En particulier, selon ses termes, “ la tête de pont des syndicats patronaux “, sous-entendu le Medef, qui se serait engagé à prêcher les vertus du site d’emploi auprès de ses pairs.Sa fonction ne se limite pas à l’exploitation de son carnet d’adresses. “ Calqué sur le modèle anglo-saxon, selon ses dires, son poste réunit les directions marketing, commerciale et communication. Un triptyque auquel manque la direction financière et administrative, pour prétendre au titre de directeur général.” Pour l’heure, il lui importe “de mettre en place une organisation commerciale en France “. Pour convaincre un DRH, il ne lui suffit pas de proposer placidement “ le pack confort qui est tout à fait adapté à votre entreprise “, ironise-t-il. Au contraire, il s’agit de “ connaître ses besoins en recrutement pour mieux le conseiller “. Avec 102 collaborateurs dont 68 % de commerciaux, des bureaux dans sept villes de province, la société aurait réalisé un chiffre d’affaires au premier semestre 2001 équivalent aux résultats de l’année 2000, soit 8,38 millions d’euros (55 millions de francs). Il entreprend ce mois-ci une campagne de communication. Éric Daemaers concède un budget communication “supérieur à 35 millions de francs [plus de 5 millions d’euros, ndlr] cette année“. Combien précisément ? Un battement de cils signifie qu’il n’en dira pas plus.
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