Comment percevez-vous la situation dans la Silicon Valley ? Depuis 6 mois, on a l’impression qu’on a touché le fond. Les revenus des compagnies ne déclinent plus et sont de nouveau plus prévisibles. Sur Sand Hill Road [la rue où sont installés tous les
venture capitalists à Palo Alto, NDLR], on voit toujours un flot continu d’entrepreneurs avec des business plans sérieux et de bonnes équipes. Les valorisations boursières sont revenues à des niveaux qui
permettent de bons retours. Par contre, la situation de l’emploi continue à empirer et je n’attends pas de reprise à court terme. Mais il ne faut pas se focaliser sur cet aspect.Comment analysez-vous la situation en France ? Je pense que la France va connaître une croissance négative. Elle va devoir passer par une période encore plus difficile que ce qu’a connu la Silicon Valley car elle a des problèmes structurels à régler. Le pays n’a pas
encore pris conscience que les avantages sociaux accordés sont trop importants par rapport à la situation économique médiocre. En terme d’innovation, je ne vois pas la France devenir un moteur. Elle va continuer à perdre des individus
brillants. La communauté française high-tech est très importante ici. Nous avons même un club,
DBF.Pensez-vous que les compagnies doivent revoir la façon dont elles conçoivent l’innovation ? Nous avons une vision trop romantique de l’innovation. Il ne faut pas détruire le romantisme, mais ajouter une structure. Les compagnies doivent avoir des processus aussi stricts que dans le domaine de la gestion. Le plus
urgent est de demander aux utilisateurs ce qu’ils attendent des produits. Quels résultats recherchent-ils ? Il y aurait moins de gâchis dans la recherche si on posait des questions intelligentes aux utilisateurs. Je pense qu’un
effet bénéfique de la crise sera d’optimiser la recherche car on se focalise davantage sur le retour sur investissement.
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