Souvent titulaire d’une maîtrise de psychologie, puis d’un DESS spécialisé, l’ergonome web facilite la vie de l’internaute. La Société d’ergonomie de langue française définit l’ergonomie comme “la mise en ?”uvre de connaissances scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour concevoir des outils, des machines et des dispositifs qui puissent être utilisés par le plus grand nombre avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité “. Ce professionnel veille, par exemple, à rendre la navigation fluide et agréable, à bannir les arborescences fastidieuses, à adapter le site aux besoins du public visé… Il doit être capable d’appréhender une situation de travail dans sa globalité avant de transmettre ses connaissances. Les équipes vont s’approprier son savoir et l’intégrer dans la conception (choix technique, organisationnel, de formation, de documentation). “Même aux créatifs, je dois faire comprendre qu’une page, si jolie soit-elle, exaspérera l’internaute le plus patient si elle exige dix minutes de chargement “, sourit Joël Flambeau, ergonome appliqué au projet informatique chez Artis Facta.
Les vieilles recettes conceptuelles s’adaptent aux technologies
‘ergonome communiquera aussi aisément avec les équipes artistique que technique. “D’autant qu’il doit faire passer son message de manière non hiérarchique “, précise Franck Pasquet, directeur de la division informatique du recruteur Michael Page. Après trois ans d’expérience, il devient senior. Il n’est pas tellement différent de son confrère des interfaces homme-machine, des CD-ROM ou du minitel. Ce sont des spécialisations possibles pour des ergonomes classiques, les vieilles recettes conceptuelles s’adaptant aux technologies du web. “De toute façon, notre rôle est de nous imprégner du métier des autres “, précise Joël Flambeau. Le CNRS ou bien France Télécom travaillent depuis des années avec de grosses équipes d’ergonomes. “Mais il n’existe aucune formation continue. C’est pourquoi un intérêt personnel poussé pour les nouvelles technologies et internet est primordial “, insiste Franck Pasquet. Le web a ses contraintes, et déjà ses habitudes. Il est indispensable de se tenir informé des pratiques et des évolutions technologiques.Avec la multiplication des sites de commerce électronique, qui prennent le pas sur les sites vitrines, le métier se développe depuis deux ans. Des postes de responsable d’équipe – au contact des clients – commencent tout juste à être proposés. “Le coût d’un site e-business n’est pas étranger à cette quête de la qualité et du bien-être de l’internaute, précise Franck Pasquet. Et l’efficacité d’un site a dorénavant un impact évident sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.”Jusqu’à présent, les architectes jouaient ce rôle en agences web, travaillant de manière innée. Mais ils risquent de trouver leurs limites lorsqu’il s’agira de réaliser des maquettes pour les tester sur un échantillon du public visé. Des bases psychosociologiques et une bonne appréhension des sciences cognitives seront alors impératives.
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