Forfait bas débit à 3,49 euros pour cinq heures, 5,99 euros pour dix heures, 9,99 euros pour vingt heures et 11,99 euros pour cinquante heures. Apparemment, ça existe, qui plus est sans engagement de
durée. C’est ce que veut prouver un nouvel arrivant sur le marché français de l’accès à Internet : Erevia. Le FAI propose également trois forfaits illimités, le soir, entre 8,99 (à partir de juin) et 21,99 euros.Une petite visite sur le site du prestataire fait a priori un petit peu retomber l’enthousiasme : on y trouve les conditions générales d’utilisation, un guide pratique en ligne, une FAQ, un e-mail pour le
support technique et… rien d’autre. Aucun contact téléphonique ni aucune présentation de la société ne figurent sur le site d’Erevia.Un minimalisme qui succite la méfiance des internautes, comme le montrent les échanges sur le site
LesProviders.com. Ce dont le FAI semble avoir bien conscience : ‘ C’est un pari, reconnaît Guillaume Farge, d’Erevia,
et nous commençons juste le travail “d’évangélisation”. La méfiance est légitime, normale. Quant à notre site, ce n’est qu’une version bêta. Nous venons juste d’arriver. ‘Erevia est en fait l’émanation d’une société fondée par des Français, mais basée en Angleterre, Werebia. Les investisseurs de cette dernière étant britanniques. Le modèle économique d’Erevia n’est pas nouveau : il consiste à
réduire les coûts sur à peu près tout. Pas de hot line téléphonique, pas de campagne publicitaire, limitation du support papier (tout se passe en ligne, Erevia s’adressant pour l’instant aux internautes qui veulent changer
de FAI), beaucoup de sous-traitance (collecte IP, hébergement, accès Internet, bande passante, serveurs d’authentification).D’un point de vue technique, la société, qui compte une dizaine de personnes, se charge de la plate-forme de gestion des abonnés et du site web, les deux étant développés en interne. Pour le reste, le FAI se concentre sur le marketing
et une stratégie de partenariats.
Des coûts cachés qui augmentent la facture
Pour convaincre le public, outre les petits prix, Erevia compte ‘ faire sauter le problème du paiement ‘. Pas de chèque, pas de prélèvement automatique, pas de numéro de carte bancaire en
ligne. L’abonné a un numéro de client Erevia, mais paie ses communications à France Telecom, au coût habituel de l’opérateur. La facture Internet est donc plus élevée que ce qu’elle doit être, Erevia remboursant ensuite à l’internaute l’excédent,
par virement ou par chèque, dans les limites du forfait, évidemment. La minute hors forfait coûte 0,02 euro.L’internaute peut résilier à tout moment son abonnement. Dans ce cas, les sommes encore dues par Erevia lui seront reversées normalement. C’est simple… mais il vaut mieux connaître quelques subtilités avant de se lancer.Pour bénéficier des conditions tarifaires avantageuses d’Erevia, il faut préalablement souscrire aux options Primaliste (25 % de réduction sur six numéros) ou Malicio Nuit, de France Télécom, facturées 1,5 euro par mois.Autre surprise : le remboursement, en tant que service, coûtera à l’abonné 0,15 euro par virement et 0,75 euro par lettre-chèque envoyée.Mais la principale contrainte concerne la durée des connexions. A l’intérieur de chaque forfait, Erevia a défini une ‘ session courte ‘ qui, si elle n’est pas dépassée par l’internaute, fait l’objet d’un
surcoût. Exemple : si vous avez souscrit pour cinq heures, chaque connexion d’une durée inférieure à quinze minutes vous sera facturée 0,065 euro supplémentaire. Pour les cinquante heures, la session courte est de
35 minutes. Même principe pour l’illimité, dont le surcoût va de 0,043 à 0,065 euro.Erevia tente donc sa percée en France, mais avec un modèle d’ores et déjà duplicable facilement dans d’autres pays. En la matière, le FAI n’a encore rien prévu. En revanche, d’autres offres seraient déjà en préparation. Dans ce marché
fortement concurrentiel, où tout le monde se bat à coup doffres promotionnelles et de réductions tarifaires choc, il faut aussi savoir occuper le terrain.
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