Équilibrer son réseau avec les analyseurs de trames

Gérer, suivre, améliorer la qualité de service de son réseau, sont les casse-tête quotidiens des administrateurs. Pour assurer cette tâche, plates-formes d’administration et analyseurs de trames (sondes logicielles aussi appelées sniffer) sont à leur disposition. Certaines entreprises choisissent d’utiliser les deux, les plates-formes renseignant sur les flux en entrée et sortie des éléments actifs du réseau, les sondes logicielles analysant le trafic sur les segments du réseau. Avec, pour la plupart des analyseurs réseaux disponibles, de 100 à 400 protocoles décodés, ces sondes logicielles sont capables de décortiquer les flux dans le détail, c’est-à-dire dans les sept couches du modèle OSI. Elles peuvent ainsi retrouver le nom de la machine émettrice dans l’en-tête de trame ou surveiller le flux d’une seule application. “Nous pouvons choisir quel type de trame nous souhaitons étudier, en provenance de quelle machine, ou même surveiller les flux issus de telle application à partir de telle machine “, explique Philippe Savoyant, responsable informatique pour la région Nord chez Fischer-Rosemount. Une analyse en profondeur qui permet d’identifier la source des problèmes rencontrés sur le réseau. C’est d’ailleurs le premier usage de ces outils logiciels. “Nous utilisons l’analyseur, par exemple, pour identifier les raisons du ralentissement d’une application. Les problèmes sur le réseau proviennent d’ailleurs de plus en plus des applications et non du réseau en lui-même “, remarque Sébastien Legillon, ingénieur réseau et sécurité de Lille Métropole-Communauté Urbaine. “Nous pouvons détecter les erreurs de transmission et les conversations anormales comme celles produites par un virus “, ajoute Philippe Savoyant. Autre utilisation de la sonde, l’analyse des trames circulant sur le réseau pour mieux équilibrer la charge entre les différents segments. “Nous pouvons identifier quelles sont les applications les plus utilisées. Dans notre cas, il s’agit de la messagerie et de l’accès à Internet, reprend Philippe Savoyant. Ainsi, je peux aussi choisir de partager un serveur de messagerie en deux lorsqu’il est surchargé, ou réguler la bande passante sur mes routeurs à partir des informations de la sonde.” Une fonction préventive qui permet également de mieux dimensionner une restructuration du réseau ou l’achat d’un matériel actif. “L’analyseur m’est essentiel pour la sécurité du réseau local. Sans ce type d’outil, on ne peut pas savoir ce qui se passe réellement et l’on peut être amené à faire des dépenses qui pourraient être évitées “, insiste Philippe Savoyant.

Des sondes mobiles ou installées de façon permanente

Le logiciel est en général installé sur un PC portable, à partir duquel seront administrées la ou les sondes. “Nous utilisons un portable tout ce qu’il y a de plus classique, avec un processeur Pentium II cadencé à 333 MHz et 256 Mo de mémoire, précise Philippe Savoyant. Je peux me mettre sur n’importe quel segment du réseau et identifier le palmarès des échanges entre applications ou de PC à PC.” Les sondes sont donc soit mobiles, soit installées de manière permanente sur les segments stratégiques du réseau, à condition que l’entreprise dispose des modules d’administration à distance. Rapports et statistiques sont généralement présentés sous forme graphique. “Ces logiciels demandent une certaine compétence réseau, il faut bien conna”tre la définition des trames “, remarque Philippe Savoyant. Quant au coût de la solution, tout dépend des options choisies. Il varie d’une dizaine de milliers à près d’une centaine de milliers de francs.

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