Après dix-huit mois de loyaux services, l’EOS 300D, premier reflex numérique ‘ grand public ‘ récemment mis à mal par la concurrence, se voit remplacé par le 350D. Un tout nouveau boîtier qui remet les
compteurs à zéro. Disons-le d’emblée : avec ce qu’il a dans le ventre, le 350D mérite le même succès que son prédécesseur. Ce tout nouveau boîtier se veut plus un petit 20D qu’un 300D amélioré. En atteste tout
d’abord la coque noire qui remplace le plastique argenté peu flatteur du 300D (cette couleur sera toutefois à nouveau disponible).La finition est en progrès, mais reste un peu en deçà de celles des Nikon, Olympus et Pentax de même catégorie, et c’est là son principal défaut. On gagne bien sûr en compacité (c’est le plus léger de tous), mais on perd
un peu en prise en main à cause d’une poignée trop courte et pas assez adhérente, ce qui peut poser problème avec un gros téléobjectif. Quant à la visée reflex, elle est toujours un peu étroite, mais à ce prix…Le reste de l’interface a peu évolué. On note cependant l’apparition de quelques nouvelles touches laissant deviner des prestations supplémentaires. Car si, à l’extérieur, on tend vers un produit encore plus simple,
c’est l’inverse qui se produit à l’intérieur. Outre le déplacement de la touche de cadence (une mauvaise idée), on dispose dorénavant d’une commande directe de mode autofocus et de mode de mesure de lumière, fonctions
expertes qui manquaient sérieusement au 300D. On note également que le flash d’appoint est un peu mieux dégagé pour une meilleure couverture en grand-angle, et qu’il est maintenant possible de corriger son intensité.On apprécie également de pouvoir travailler avec les flashes complémentaires E-TTL II de la marque, prenant en compte la distance avec le sujet pour une exposition plus juste. Dans un même souci de contrôle plus complet du boîtier,
Canon a équipé celui-ci de neuf fonctions personnalisables (dont un réglage des paliers de correction d’exposition par 1/2 ou 1/3 d’Ev, ou un choix du premier ou du second rideau en mode synchro lente) et d’un mode noir et blanc
évolué comme sur le 20D.
Simple , complet et performant
Heureusement, malgré la présence de ces fonctions réservées aux connaisseurs, l’appareil reste aussi simple à piloter pour le novice que le 300D, et certains réglages sont encore plus rapides à effectuer. Mais ce sont les
performances qui feront l’unanimité. Le 350D est doté du processeur DIGIC II du 20D, et cela se sent : la réactivité est excellente, la mise au point efficace, même en conditions difficiles, et les rafales assez bluffantes. Annoncée à
3 images par seconde avec une capacité de 14 images en JPeg haute qualité (contre 4 vues à 2,5 images/s chez le 300D et 23 vues à 5 images/s pour le 20D), la cadence a été tenue sans limitation de capacité, la vitesse
d’écriture sur nos cartes permettant de vider en continu la mémoire tampon !Autre progrès autorisé par le processeur : l’autonomie est sensiblement améliorée malgré une nouvelle batterie plus petite, la même que sur les PowerShot S60/70. L’EOS 350D délivre des images de 8 mégapixels,
mais son capteur n’est pas exactement le même que celui du 20D qui possède 8,2 mégapixels effectifs. Vu ses dimensions et la similarité des résultats obtenus, il est permis de penser, malgré la discrétion de Canon à ce sujet,
qu’il s’agit en fait d’un capteur de 20D légèrement ‘ rogné ‘ sur les bords. En effet, on obtient des clichés très proches de ceux du 20D, et c’est plutôt une bonne nouvelle : le processeur
est encore une fois très performant pour le ‘ nettoyage ‘ du bruit en haute sensibilité. Les couleurs sont d’une grande justesse, y compris en balance des blancs automatique, même si on note toujours une petite
tendance ‘ chaude ‘ propre à la marque. L’accentuation de la netteté et la saturation des couleurs semblent moins poussées par défaut que sur le 300D, mais l’on pourra effectuer ses propres réglages.En revanche, les mesures au laboratoire viennent confirmer ce que l’on savait déjà : l’objectif 18-55 mm fourni avec le kit (le même que celui du 300D, un peu ‘ relooké ‘) ne permet pas
d’exploiter toutes les capacités du capteur et du processeur. Ses performances très moyennes, en particulier en grand-angle, sont encore plus visibles à travers le ‘ tamis ‘ des 8 mégapixels du capteur : le
piqué est moyen, les aberrations chromatiques se bousculent et la distorsion, tout comme le vignettage, manquent de discrétion. Si on le peut, on s’empressera donc de monter un objectif plus digne sur ce boîtier qui s’annonce déjà
comme une référence.
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