Canon vient d’annoncer la sortie de son nouveau reflex très haut de gamme : l’EOS-1D X. Cet appareil photo à monture EF représente tout à la fois la dixième génération d’EOS et l’unification du haut de gamme reflex. Ce boîtier est censé contenter les reporters, les photographes de sport et de nature, les photographes studio et les cinéastes. Autant dire que Canon mise gros.
Offre unique et pause dans la course aux mégapixels
Avant cet appareil, Canon proposait deux boîtiers haut de gamme : un EOS-1Ds Mark III équipé d’un capteur plein format dédié au studio et un EOS-1D Mark IV embarquant un capteur APS-H pour les photographes d’extérieur. Le nouvel EOS-1D X équipé d’un capteur plein format 18,1 Mpix vient donc les remplacer. Et il marque un changement de mentalité dans les reflex Canon puisqu’il ne propose pas une montée sauvage en définition : il est entre le 20 Mpix du 1Ds Mark III/5D Mark II et les 16,1 Mpix du 1D Mark IV. Canon affirmant désormais préférer se concentrer sur la qualité d’image, dans les hautes comme dans les basses sensibilités.
Avalanche d’améliorations mais écran fixe
Triple processeur, montée en ISO record, rafale à 14 i/s, obturateur plus solide, HDR intégré, etc. Le nouveau vaisseau amiral de la gamme EOS se doit de bénéficier de nombreuses améliorations pour assurer son rang. La seule absence notable est l’écran 1,04 Mpix, qui reste fixe. Or que cela soit en vidéo – les boîtiers Canon remplacent de plus en plus les caméras dans le cinéma –, en photo de studio ou en reportage, un écran orientable peut vraiment être un plus.
Trois processeurs
Dans le 1D Mark IV il y avait un processeur Digic IV. Ce même processeur est intégré dans l’EOS 1D X mais il ne pilote plus que l’autofocus et l’exposition, la gestion de l’appareil étant sous le contrôle de deux processeurs Digic V. Avec une telle débauche de puissance Canon semble disposer de toute la puissance de calcul pour assurer ses ambitions. Une stratégie qui rappelle celle de Nikon pour son V1 : un appareil qui monte moins en mégapixels mais plus rapide et plus performant pour traiter les images, fixes comme animées.
12 à 14 images par seconde
Autofocus désactivé, l’appareil débite 14 images RAW par seconde, une cadence revue à la baisse à 12 i/s une fois la mise au point automatique activée. Des cadences certes importantes mais que Sony arrive à atteindre avec son Alpha A77, un boîtier qui coûte à peine 1 300 euros – un 1D Mark IV coûte 4 000 euros. Théoriquement, le nouveau boîtier de Canon devrait assurer une rafale très longue avec, l’espère-t-on, une mémoire tampon aussi généreuse que rapide.
Sensibilité : 204 800 ISO !
Si Canon met un bémol à la course aux mégapixels, il faut bien faire la guerre sur d’autre plans. Ici c’est sur le plan des hautes sensibilités que la marque au logo rouge enfonce le clou en proposant pas moins de 51 200 ISO de base, extensibles deux fois pour culminer à 204 800 ISO. Détrônant ainsi le Nikon D3s, jusqu’ici champion de la catégorie. Il reste cependant à valider ce postulat par les tests de terrain.
Mode vidéo timidement amélioré
Côté vidéo, les cinéastes déploreront l’absence de mode vidéo RAW – que Canon réserve sans nul doute à ses caméras haut de gamme, bien plus rémunératrices – et un nombre d’améliorations limitées. Au rang desquelles il faut noter le passage de la limite de 12 à 29,59 minutes pour l’enregistrement (à partir de 30 minutes un appareil est considéré comme un caméscope et se voit infliger une taxe supplémentaire). Le mode 50/60 images par seconde est toujours limité au 720p, le mode Full HD ne se déclinant qu’en 24,25 et 30 images par seconde.
Nouvel autofocus
Avec un processeur entièrement dédié à la mise au point, Canon a mis le paquet sur l’autofocus. Le nouveau système couvre 52 % de la surface du cadre et compte pas moins de 61 points. On peut désormais attribuer plus finement les zones de mise au point et ces zones suivent le photographe lorsque celui-ci bascule l’appareil de la position horizontale à la verticale. Canon va-t-il réussir à détrôner le roi Nikon dans le champ de l’autofocus et de la qualité du suivi des sujets mobiles ? La suite lors du test !
Tout sur la qualité d’image
Le capteur du 1Ds Mark III/5D Mark II est l’un des meilleurs qui soient en termes de qualité d’image. Plus de trois ans après la sortie de ce capteur, le fait que Canon utilise la même surface (24 x 36 mm) avec moins de photosites marque clairement la volonté du fabricant d’offrir une qualité d’image encore meilleure. Cette nouvelle mouture de capteur Full Frame est, selon les dires du fabricant, conçue pour réduire l’effet de moiré, l’effet de déformation des verticales en vidéo (jelly effect) et même les aberrations chromatiques en photo comme en vidéo.
Prise réseau, nouvelle batterie, boîtier magnésium
Si les prises HDMI et USB 2 sont toujours de la partie, on note l’apparition d’une prise réseau qui semble avoir de nombreuses vertus : améliorer le pilotage de l’appareil en prise de vue studio et permettre aux reporters de passer par des fonctions FTP implémentées dans l’appareil pour l’envoi d’images sur un réseau sans passer par un ordinateur.
Il faut aussi remarquer l’apparition d’une nouvelle batterie pour cet EOS 1D X. Et pour une fois nous ne râlerons pas puisqu’il ne s’agit pas de multiplier les modèles pour rien : primo ce nouveau modèle répond à des normes de sécurité plus strictes, secundo l’EOS 1D X accepte les anciennes batteries comme les anciens appareils acceptent ce nouveau modèle. On ajoutera que le boîtier magnésium est garanti tout temps (anti-humidité et anti-poussière) et dispose du même viseur 100 % que le 1Ds Mark III.
Prix à définir
Disponible au mois de mars 2012, l’EOS 1D X est un beau bébé sur le papier. Canon ne donne pas son prix mais avec un 1D Mark IV à 4 000 euros et un 1Ds Mark III qui flirte avec les 6 000 euros, nul doute qu’il voguera entre ces deux prix.
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