Envoyer un film d’un ordinateur vers un écran plus grand, tout en se passant de connexion filaire: tel est le défi que se sont lancés les faiseurs de normes de nos réseaux et communications, Intel en tête. Sa proposition technologique répond au nom de Wireless Display (affichage sans fil), ou WiDi en abrégé. Dans le principe, elle s’appuie sur le classique Wi-Fi. Face à ce choix d’Intel, les constructeurs (comme HP, Samsung, NEC ou Philips) portent une autre technologie radio, le Wireless USB ou WUSB. Deux solutions au service de l’affichage de nos présentations professionnelles, des photos de famille, de la vidéo… bref, de tout ce qu’un ordinateur peut donner à voir ou à entendre.Les deux technologies s’appuient sur les ondes radio (néanmoins sur des plages de fréquences différentes) pour transmettre les données numériques. Ces dernières contiennent les informations d’affichage qui sont acheminées par voie aérienne vers un récepteur lui-même relié au téléviseur HD. Une connexion qui s’effectue soit par un câble HDMI, soit par une autre connectique, par exemple un câble VGA ou composite. Ce qui transite par les ondes n’est en fait rien d’autre qu’un second affichage, un clonage ou une extension de l’affichage source, autrement dit celui de l’écran de votre ordinateur. Dans le cas de la duplication, cette “ copie ” n’est cependant pas complètement identique puisque la résolution affichée sur le téléviseur sera, en l’état actuel de la technique, toujours du 720p, autrement dit une image d’une définition de 1 280 x 720 pixels en balayage progressif. Peu importe donc qu’il s’agisse d’une page Web affichée sur le petit écran d’un portable 11,6 pouces ou d’une vidéo MKV en Full HD (soit du 1080p), le boîtier relais transmettra toujours au téléviseur une image en 720p. Cette image est préalablement encodée par l’ordinateur. Évidemment, cet encodage a un coût en termes de ressources machine. Les petites configurations devront consacrer l’essentiel de leur puissance à ce tour de passe-passe.
De réelles différences… pour le même effet
Wi-Di d’un côté et Ultra Wideband de l’autre, quels changements cela implique-t-il pour l’utilisateur ? Déjà, l’installation est légèrement différente. Pour le WiDi, une plate-forme Intel avec processeur Arrandale (Pentium, Core i3 et Core i5 pour portables) et puce Wi-Fi de type Centrino, le tout fonctionnant sous Windows 7, est nécessaire. À l’opposé, un simple port USB et une configuration bâtie autour d’un processeur 1,6 GHz (1,8 GHz pour le plein écran) et 1 Go de mémoire vive, le tout tournant sous Windows XP, Vista ou 7, suffisent à la mise en place du Wireless USB.Autre différence visible : dans la solution WiDi, l’émetteur se confond avec le module Wi-Fi du PC. Il est par définition intégré à la machine, alors qu’un transmetteur prenant la forme d’une clé USB est nécessaire pour le Wireless USB. Pour l’utilisateur final, d’autres considérations entrent aussi en ligne de compte. Ainsi, la bande passante du Wireless USB (entre 50 et 100 Mbit/s en pratique) est théoriquement plus importante que celle du Wi-Fi 802.11g (25 Mbit/s en pratique) sur laquelle s’appuie le WiDi. En revanche, le débit de transmission des données chute de manière drastique au-delà des 10 m de distance. Par ailleurs, le WiDi permet la lecture de vidéos à travers le groupe résidentiel de Windows 7 (réseau domestique sécurisé) et s’affranchit mieux des obstacles que ne le fait le WUSB.Comment évolueront ces deux technologies ? Pour le WiDi, on peut parier sur une restitution vidéo en 1080p dans un avenir assez proche. Un passage du réseau Wi-Fi 802.11g au 802.11n, sera alors nécessaire, car il ne faut pas s’y tromper, c’est bien la bande passante de ces normes sans fil, autrement dit la masse de données véhiculées par les ondes, qui pose les limites. Le boîtier Push 2TV de Netgear est matériellement déjà prêt pour le Wi-Fi n (débit de 100 Mbit/s en pratique). Une simple mise à jour logicielle sera nécessaire. La question de la protection des données (HDCP) s’avère aussi cruciale. Pour des raisons de lutte anticopie, la lecture DVD ou Blu-Ray ne saurait passer par le WiDi. Un comble lorsqu’on sait qu’Intel est à l’origine de cette norme HCDP !
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