Nicolas Maquaire et Raphaël Jean ont démontré de belles facultés d’adaptation. Ou d’agilité, comme on dit maintenant. Ces deux anciens d’Hummingbird, amis depuis vingt ans, se sont lancés dès 2003 dans le
développement d’une solution de gestion des e-mails.Leur idée était de bâtir toute une série de connecteurs pour reverser les courriers électroniques dans des référentiels documentaires en vue de satisfaire aux contraintes réglementaires. Le sujet est brûlant aux Etats-Unis, mais
n’intéresse guère les entreprises européennes. Qu’a cela ne tienne ! Nos deux compères réorientent leurs travaux et créent une plate-forme d’intégration de contenu qui interconnecte les référentiels des applications
documentaires, des outils collaboratifs, des logiciels de travail de groupe.Les voilà positionnés sur le marché naissant de l’ECI (Enterprise Content Integration) où les grands noms prennent position. En 2004, Documentum met la main sur AskOnce, et IBM sur Venetica, imité
mi-2005 par Oracle, qui s’empare des actifs de Context Media. A cette période, Entropysoft a déjà quelques mois d’existence. Sa mission, comme son nom le laisse deviner, est de mettre de l’ordre dans le chaos documentaire des
entreprises. Le besoin est là. Mais les grands comptes français rechignent à s’engager avec un éditeur comptant si peu de salariés.
Une approche commerciale
Plutôt que de s’époumoner à vendre un système complet, les deux fondateurs innovent commercialement. Ils brident leur plate-forme, la réduisant à un outil de migration qu’ils louent pendant quelques mois. Le temps pour les
entreprises de la tester en grandeur réelle et d’éprouver la qualité des connecteurs.Saint-Gobain a ainsi basculé le contenu de ses bases Microsoft Exchange vers IBM Workplace. Satisfait, l’industriel est devenu client. ‘ Cette approche alimentaire nous a permis d’entrer dans
quelques grands comptes ‘, note Raphaël Jean. La recette fonctionne aussi financièrement ?” l’éditeur a engrangé, fin 2005, 50 000 euros sur quelques mois d’activité. Grâce à des aides,
l’équilibre financier est atteint. Pragmatiques, les fondateurs n’en sont pas moins ambitieux. Ils visent les 500 000 euros de chiffre d’affaires cette année.‘ Nous sommes conscients de disposer d’une bonne technologie qui arrive au bon moment sur le marché ‘, se félicite Nicolas Maquaire. Mais la start-up manque
d’argent pour ses projets de développement en Grande-Bretagne. Une nouvelle idée pour convaincre les investisseurs ?
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