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Engie craque et met fin à EVBox, ses bornes de recharge et ses 700 salariés

Après des mois de recherche pour se désengager de sa filiale d’infrastructures de recharge pour voitures électriques, le groupe français Engie a décidé de liquider EVBox. Depuis son rachat en 2017, l’entreprise basée aux Pays-Bas aurait perdu plus de 800 millions d’euros.

Pour les particuliers comme pour les professionnels, EVBox offre de quoi installer des bornes de recharge pour voiture électrique, qu’il s’agisse de prise AC ou DC. Selon la taille des commandes, l’entreprise basée aux Pays-Bas et gérée par le groupe français Engie depuis 2017 propose une infrastructure de recharge adéquate, connectée, avec des systèmes de planning de recharge, des cartes de recharge, des remboursements pour les salariés ou encore la monétisation des bornes. Un système tout-en-un pour ne plus s’embêter, et réussir sa transition.

EVBox va disparaître

Sauf que le marché s’est particulièrement rempli, jusqu’à qu’il se mette à se consolider, et que la baisse de l’intérêt pour les voitures électriques ne vienne poser de gros problèmes économiques. Derrière les investissements demandés pour de tels installations, EVBox a perdu plus 800 millions d’euros. Face aux prix de l’énergie et du ralentissement des installations, couplée à de nouvelles normes demandant aux fournisseurs d’infrastructures d’investir en masse, EVBox n’a pas tenu le coup.

Evbox Borne Recharge Engie
© EVBox

Au mois de mai dernier, le fournisseur d’électricité français dévoilait déjà que sa filiale EVBox lui coûtait cher, et annonçait qu’il cherchait activement à se désengager d’elle. Mais avant l’été, le groupe ne prévoyait pas de supprimer des emplois, alors que le directeur adjoint des finances d’Engie, Pierre-François Riolacci, jugeait ces actions trop prématurées. Désormais, la question de la sauvegarde ne concernerait que 30 emplois sur les 700 que représente EVBox. Les succursales de l’entreprise fermeront, que ce soit en Allemagne ou aux États-Unis.

Le destin de la société aurait pu être différent si elle avait réussi, en 2021, à entrer en Bourse par le biais d’un SPAC (la petite porte pour entrer en Bourse en fusionnant avec une société d’acquisition à vocation spécifique). Malheureusement, le projet n’était pas allé jusqu’au bout avec le groupe EVBox qui n’avait certainement pas trouvé de terrain d’entente avec le fonds d’investissement TPG, qui prévoyait d’entrer au capital. À ce moment-là, le plan pour Engie était de se séparer d’une partie des parts, pour ne représenter plus que 40 % de la propriété de l’entreprise.

Depuis, la dette d’EVBox a grossi et Engie a donc pris la décision de se liquider sa filiale, après des mois sans pouvoir trouver un repreneur. Selon le média néerlandais FD, Engie n’aurait reçu que deux offres d’acheteurs potentiels, sans qu’aucune n’aille jusqu’au bout. La seule exception, comme le soulignait Electrek, concerne une usine fraîchement modernisée près de Bordeaux, qui aurait pu trouver un repreneur. Dans l’Illinois, aux États-Unis, EVBox possède aussi une usine, où elle produisait ses différents modèles de bornes de recharge, y compris pour les camions.

Qu’importe le sort des usines, la disparition d’EVBox risque aussi et surtout de mettre à mal un parc qui représente aujourd’hui plus de 500 000 points de charge, délivrés à plus de 20 000 clients. Malgré l’annonce de la liquidation de la filiale d’Engie, le doute plane toujours autour de l’organisation de la maintenance des infrastructures en service. Pas de quoi aider une transition énergétique particulièrement rude et coûteuse.

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