Depuis le 6 juin, tous les salariés privés du monde des télécommunications ont une convention collective de branche. Auparavant, ils se répartissaient, selon leur employeur, entre les conventions collectives de l’industrie, de la métallurgie, des bureaux d’étude, voire de l’audiovisuel. Près de cent mille personnes, sans compter les cent quinze mille fonctionnaires actuels de France Télécom placés sous un régime spécifique, sont concernées par cet accord. Tous les partenaires sociaux se sont retrouvés autour d’une table pendant les dix-huit mois de négociation. D’un côté, le patronat représenté par l’Unetel (Union nationale des entreprises de télécommunication) et le RST (Syndicat réseau et services télécoms) ; de l’autre, les syndicats CFDT, CFTC, CFE CGC et FO. La CGT, qui a participé aux débats, a finalement refusé de signer, essentiellement à cause d’une divergence sur les minimas sociaux annuels que le syndicat estime trop faibles.
La convention dresse, pour la première fois, une classification des emplois et des parcours professionnels des télécommunications. Tous les salariés sont répartis en sept groupes. Pour chacun, le texte définit la complexité du travail, l’autonomie, l’impact décisionnel, les relations hiérarchiques, les connaissances et diplômes nécessaires. Pour cela, un observatoire des métiers est créé. De plus, la convention collective incite les entreprises à la négociation et au dialogue social, tant au niveau de la branche que des entreprises. Fait rare : elle institue un régime unique entre cadre et non-cadre.
En matière de prévoyance (frais de santé, assurance décès, retraite), l’employeur prendra en charge au moins la moitié de la cotisation. Un organisme de formation spécifique est créé. Enfin, un chapitre encadre les activités de travail à domicile et de télétravail.
Plusieurs problèmes restent en suspens. D’abord les centres d’appel indépendants, qui sont exclus du champ de l’accord. Or, ils représentent 80% des salariés du help desk. Certains syndicats voient là une incitation, pour les opérateurs télécoms, à externaliser cette fonction.
Ensuite, les fournisseurs d’accès et de services à Internet sont intégrés à l’accord. Or, aucun syndicat ne les représentait à la table des négociations. Seront-ils d’accord ? D’autant que de nombreuses start up devront appliquer le texte, notamment celui des 35 heures signé le 4 juin 1999. Plus problématique : personne ne les recense, ni ne connaît les conventions collectives auxquelles elles sont rattachées.
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