Nous sommes des producteurs et nous ne souhaitons pas nous substituer aux diffuseurs sur internet. ” La déclaration d’Axel Duroux, DG de la filiale française du Néerlandais Endemol a le mérite d’être claire. La société de production française, qui réalisera 122 millions d’euros (800 millions de francs) de chiffre d’affaires en 2001, dispose d’un catalogue de programmes des plus conséquents : le Bigdil, Les Enfants de la télé, Exclusif, mais aussi La grosse émission ou On ne peut pas plaire à tout le monde. Pourtant, l’objectif d’Endemol n’est pas de diffuser ces programmes pour son propre compte, mais de se mettre au service des grands diffuseurs intéressés par une adaptation en ligne. ” Aujourd’hui, les web TV n’ont pas encore les moyens de s’offrir nos programmes et nous n’avons aucune intention de les brader “, regrette Axel Duroux, qui constate que les modèles de la web TV sur le net sont très peu définis, que ce soit au niveau économique ou sur le format des émissions.
Livrer un produit complet
En attendant le développement du streaming (flux audiovisuel en continu), Endemol a donc fondé sa stratégie sur le développement de sites web liés aux émissions. Une activité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît a priori. Endemol cherche, en effet, à calquer sa stratégie de production de sites web sur celle de la production audiovisuelle : la livraison d’un produit clé en main à partir d’un cahier des charges établi par le diffuseur. ” Mais en ce moment, nos clients mènent un combat pour être les opérateurs de sites internet, alors que nous ne voulons nullement livrer un produit en kit. La production de sites web est un domaine sur lequel nous sommes très jaloux. ” Les autres filiales d’Endemol se sont déjà illustrées en réalisant les sites de la sulfureuse émission Big Brother. Les sites italiens et britanniques ont connu un succès fulgurant puisqu’ils ont réalisé plus de 200 millions de pages vues en un peu plus de deux mois. Ce type d’opération est en préparation en France dans le cadre d’un programme de Reality-TV qui devrait être annoncé prochainement. ” Quoi qu’il en soit, nous nous heurtons à un problème de rentabilité de nos productions web “, renchérit Axel Duroux. Pour l’un de ses programmes, Endemol France a proposé à une grande chaîne hertzienne un site web, complément de l’émission. Le budget de la chaîne était limité à 3 810 euros, alors que la conception du site représentait déjà des coûts de 7 600 euros pour Endemol. Ce manque de volontarisme des chaînes explique que peu d’émissions de télévision française disposent de leur propre site. Et que le chiffre d’affaires prévu sur le net d’Endemol soit compris entre 460 000 et 4,6 millions d’euros, soit moins de 0,5 % de son chiffre d’affaires global.
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